Après s’être vu infligé une amende record de 2,42 milliards d’euros, Google réplique. Il saisit le tribunal de l’UE en arguant que la Commission n’a pas démontré qu’il abusait de sa position dominante dans le champ de la recherche pour favoriser son comparateur de prix Google Shopping.
Fin juin, la Commission européenne frappait un grand coup : reconnaissant Google coupable d’abus de position dominante sur le segment des comparateurs de prix, l’UE infligeait au géant une amende de 2,42 milliards d’euros. Mountain View était notamment accusé de favoriser « son propre service de comparaison de prix dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents ».
Evidemment, l’entreprise américaine ne pouvait pas rester sans réagir. Son recours, introduit le 11 septembre, a été publié lundi au journal officiel de l’UE. Au Tribunal de l’Union Européenne, Google demande ni plus ni moins que la décision de la Commission soit cassée, que celle-ci soit condamnée et que la sanction soit annulée ou réduite.
Google pointe du doigt les « erreurs d’appréciation » commises par la Commission. Selon cette dernière « le comportement prétendument abusif a détourné le trafic des recherches effectuées au moyen de Google ». Mais elle « ne démontre pas que le comportement prétendument abusif » a augmenté le trafic allant vers Google Shopping et l’a réduit vers ses concurrents.
Améliorations sans discriminations
Erronée également, l’appréciation de la Commission lorsqu’elle accuse Google d’utiliser les « résultats [de recherche] groupés par produit » et les « publicités groupées par produit » pour gonfler le trafic sur son propre comparateur. Il ne s’agirait en rien de favoriser Google Shopping : ces Shopping Units et Product Universals ne sont là que pour « améliorer la qualité » du service.
D’autant que Google jure « qu’il n’y a eu aucune discrimination » entre résultats génériques et résultats groupés par produit et entre publicités groupées par produit et résultats générés gratuitement. Tout ne serait, selon le géant du Web, qu’améliorations participant « d’une concurrence livrée sur le terrain de la qualité ». Améliorations auxquelles la Commission demande à Google de fournir aux agrégateurs un accès « sans répondre aux conditions légales requises ».
Enfin, Google assure que la Commission « imagine des raisons risquant d’empêcher la concurrence de jouer sans examiner les véritables évolutions du marché ». L’institution européenne ne montre pas en quoi les pratiques de Mountain View pénalisent la concurrence et, pire encore, qu’elle s’est « s’est gardée de prendre dûment en compte dans la décision attaquée l’entrave que les plateformes multi-vendeurs dressent au jeu de la concurrence ».