Dernières étapes de nos rencontres auprès des entreprises israéliennes du secteur IT avec 3 jeunes entreprises Coralogix, Elastifile et StorONE. Cette dernière vient juste de sortir du « stealth mode » après de 6 ans de travail en secret.
La croissance du volume des données de logs rend quasiment humainement impossible la recherche et l’extraction d’enseignement pour les administrateurs ou les personnels chargés du suivi des systèmes IT. Coralogix, qui a longtemps travaillé pour Splunk et Dynatrace, propose une nouvelle approche s’appuyant sur le machine learning. Qui n’a jamais eu à analyser les logs issus des différents systèmes peut se rendre compte de la difficulté mais aussi de la fastidiosité de l’exercice pour retrouver les causes d’un incident ! Coralogix propose de simplifier ce processus. Les algorithmes et le machine learning propriétaire de l’éditeur découvrent automatiquement le comportement anormal d’une application et le compare avec le comportement habituel de l’application pour détecter la cause exacte du problème survenu. Relié à de nombreuses sources de données comme le pipe Jenkins, les logs de production, le ticketing ou les outils de gestion de performances des applications, Coralogix propose des réponses contextuelles aux problèmes de la production. Le logiciel permet d’ailleurs de comparer différentes versions de la même application pour préparer des mises à jour. Les différentes sources sont ensuite agrégées dans un logiciel breveté, Loggregation, en reliant automatiquement les données avec leur modèle originel évitant d’avoir à naviguer dans les milliers de lignes de logs.
L’interface, proche de celle de Splunk, est agréable et permet de nombreuses analyses type drill down sur les données pour rendre encore plus précise la recherche des causes d’incidents. La solution permet de répondre aux questions fondamentales lors de la recherche de causes d’incidents : où, quand, quoi chercher ! Techniquement la solution s’appuie sur Elastic et Kibana.
L’entreprise a levé 3,5 M$ en deux tours et emploie 12 personnes dont 5 aux USA. La solution revendique déjà 400 clients. Une des bonnes surprises de ce voyage.
La démo de Coralogix dans leur locaux.
Elastifile aide à construire un cloud hybride
Comme Cloudendure, Elastifile vise à simplifier la mise en œuvre des clouds hybrides et la migration de workloads d’un environnement sur site vers le Cloud. Fondée en 2013, la société est présente à Santa Clara en Californie et à Herzliya dans la banlieue de Tel -Aviv. Elle a déjà levé 65 M$ et est soutenue par différents fonds israéliens mais aussi des acteurs de l’industrie des disques Flash et de l’industrie IT comme Dell EMC, Lenovo, Cisco et Huawei.
Techniquement la solution est assez similaire à ce que Cloudendure propose. Dans un espace de nommage unifié, Elastifile compresse, déduplique les données des applications et les migrent par sa technologie Cloudconnect vers le cloud public (S3). Le transfert se réalise par incrément et seules les données modifiées sont envoyées vers le Cloud. Les données transférées sont inactives dans S3 juqu’au moment où il est nécessaire de les activer pour autoriser une reprise après désastre asynchrone ou une extension vers le cloud pour rechercher des ressources. La solution est distribuée ainsi que les métadonnées ou les données. Elle évolue linéairement par ajout de nœuds. Elle apporte de la persistance dans l’environnement (containers) et optimise le placement des données. La solution est compatible avec tous les serveurs et environnements Flash. Totalement logicielle, la solution n’a aucune adhérence hardware.
La solution supporte de plus les snapshots, les clones, la géo-réplication, le backup et l’archivage dynamique. Les données résident dans des containers dont le groupement logique est maintenu lors des mouvements. La console d’administration centralise les opérations et le contrôle de la qualité de services. Des outils analytiques l’accompagnent pour fournir rapports et dashboards.
StorONE sort du mode secret
Gael Naor, le CEO de StorONE, sourit : « il n’a pas été simple de conserver le secret sur ce que nous préparons pendant 6 ans ». C’est le temps qu’il a fallu pour mettre au point sa technologie de stockage et les 50 brevets afférents dont certains sont déjà acceptés. L’idée était de repartir d’une feuille blanche pour apporter quelque chose de réellement nouveau dans l’industrie en partant des besoins et contraintes des clients en sortant de la spirale du simple ajout de hardware, de complexité et de coûts que proposent généralement les acteurs de l’industrie du stockage.
On peut faire confiance à Gael Naor, qui a fondé puis vendu Storwize à IBM, pour son analyse du marché du stockage. Pour lui le stockage est une commodité et il n’y a pas si grande différence entre les disques classiques et le Flash. Il ajoute « certains sont plus rapides, d’autres ont plus de capacités. Le goulet d’étranglement n’est pas là mais dans le logiciel. Son inefficacité fait que cette commodité est survendue sur les IOPS, la bande passante, la capacité ou les fonctions. C’est ce que veut éradiquer StorOne ». Un avis partagé par les investisseurs qui suivent l'entreprise dont John Thompson, le chairman de Microsoft, et Ed Zander, CEO de Motorola et ex-président de Sun Microsystems. La présentation complète de l’offre de l’éditeur sera rendue publique le 21 novembre prochain. Elle nous a été présenté en avant-première et sous embargo lors de notre visite. A suivre pour tous ceux qui trouvent que leur stockage est toujours trop cher ! Un programme pour les pionniers, les curieux ou « early adopters » est en place sur le site de l’éditeur.
Gael Naor, le CEO de StorONE.