Neo4j : la base de données devient plateforme de données

L’éditeur ne veut plus se cantonner à un outil de base de données graphes, et enrichit ainsi son offre en lançant une plateforme Graphe native qui va de la base de données jusqu’à l’analyse en passant par l’intégration. 

Neo4j s’était payé un joli coup de publicité en avril 2016, au moment de l’affaire dite des Panama Papers. On apprenait alors que pour y voir plus clair dans les 2,6 To de données, les équipes de l’ICIJ (le Consortium International de Journalistes d’Investigation) avaient utilisé la base de données graphes de l’éditeur, couplée à l’outil de visualisation français Linkurious. Depuis, Neo4j a continué d'étoffer son produit phare, mais souhaite aussi aller plus loin en muant vers une véritable plateforme de données. 

L’éditeur lève donc le voile sur sa plateforme Graphe native. « Les besoins de nos clients ont changé, souligne Emil Eifrem, PDG de Neo4j. Nos clients ont besoin non seulement d'une base de données de graphes de haute performance et évolutive, mais aussi d'algorithmes pour l'alimenter, d'outils pour la représenter et d'intégration des données pour explorer en profondeur leurs lacs de données ». C’est donc tout l’objet de Graph Platform : aller plus loin que le simple traitement de la donnée en proposant des outils complémentaires pour les entreprises. 

Intégration, analytique et performance

La nouvelle plateforme est d’abord un agrégat de produits déjà connus de l’éditeur, comme par exemple ETL Neo4j. L’outil, qui était auparavant un simple importeur pour passer de SQL vers le graphe, permet désormais d’automatiser le mapping. Par ailleurs, l’éditeur intègre désormais toute une partie analytique qui se destine plutôt aux data scientists, et en fait plus ou moins un concurrent d’Apache Spark. Elle permet par exemple de créer des graphes virtuels qui sont montés en mémoire, afin de les comparer avec d’autres requêtes traditionnelles. 

Neo4j embarque d’autres fonctionnalités sur la plateforme, plutôt inhérentes à la performance cette fois-ci. Outre le chiffrement complet entre les serveurs, le moteur de Neo4j 3.3 est, selon l’éditeur, plus robuste et « élargit l'usage de l'indexation native, restructure l'interpréteur du langage de requête Cypher et accélère la performance d'écriture et de mise à jour jusqu'à 55% par rapport à la version 3.2 et 700% par rapport à la version 2.2 ». Enfin, la plateforme peut également s’intégrer à des applications tierces. En matière de visualisation de données par exemple, Neo4j recommande encore son partenaire Linkurious, même s’il dispose de son propre outil qui est plutôt un complément qu’un concurrent.