Broadcom rentre à la maison. Le géant des semi-conducteurs, dont le siège est à Singapour depuis 2015, fait part de son intention de se domicilier au Etats-Unis. Officiellement, c’est la politique fiscale de Trump qui motive ce retour, mais Broadcom a d’autres intérêts à établir son siège aux USA.
La politique fiscale de Donald Trump parviendra-t-elle à attirer de grands groupes aux Etats-Unis ? Difficile de se prononcer pour le moment, mais une entreprise vient de franchir le pas. Broadcom a annoncé son intention de revenir aux USA. Car, depuis le rachat de Broadcom Corp. en 2015 par Avago, l’entité résultant de cette fusion est basée à Singapour.
Dans un communiqué, l’entreprise explique espérer « que le plan de réforme fiscale uniformisera les règles du jeu pour les grandes multinationales dont le siège est aux Etats-Unis et nous permettra de procéder à une redomiciliation aux Etats-Unis ». Le projet de réforme fiscale réduit les taux d’imposition des sociétés de 35% à 20%. De quoi attirer un Broadcom dont les faveurs fiscales accordées par le gouvernement de Singapour arrivent à échéance en 2021.
Eviter certaines étapes des procédures de rachat
Donald Trump applaudit la nouvelle des deux mains, quoique cette décision soit encore soumise à l’approbation du conseil d’administration de la société. Par ailleurs, Hock Tan, le directeur général de Broadcom, précise que son entreprise a « l'intention de redomicilier son siège aux États-Unis même s'il n'y a pas de réforme de l'impôt sur les sociétés ». La fiscalité ne serait donc pas la raison première de cette relocalisation ?
Broadcom est en pleine procédure de rachat : sa cible est l’équipementier américain, Brocade. Un deal à 5,5 milliards de dollars. Mais cette opération est suspendue à la décision du Committee on Foreign Investment in the United States, autorité en charge d’examiner les investissements d’entreprises étrangères sur sol américain, notamment au prisme de la « sécurité nationale ». Selon un expert cité par CNN, Broadcom pourrait être tenté de déménager son siège aux États-Unis afin de contourner le CFIUS et précipiter la validation de ce rachat.