La stratégie du groupe Altice est internationale. Elle passe par le développement aux Etats-Unis, au Portugal, en Israël et en France. Et c’est bien chez nous qu’elle a du mal à se structurer, la faute à l’opérateur SFR en difficultés tant financières que sur un plan de recrutement de clients depuis plusieurs trimestres consécutifs.
Dans l’hexagone, le groupe affiche sur le troisième trimestre un chiffre d’affaires de 2,757 milliards d’euros, en baisse de 1,3% sur un an. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) est de 1 milliard d’euros, là encore en recul de 3,2%. L’heure n’est donc pas au redressement, mais plutôt à limiter la casse. Face à cette situation, le PDG de SFR Michel Combes ne se démonte pas. Il explique que la stratégie en France a toujours été de s’occuper d’abord de la partie mobile.
Michel Combes, PDG de SFR.
Sur cette activité, la tendance’ s’inverse effectivement. La fuite des abonnés est enrayée. Sur le troisième trimestre 2017, SFR a gagné 16 000 abonnés mobiles. Il affiche un parc total de 14,489 millions de clients, soit 75 000 de plus qu’il y a un an. En revanche sur le fixe c’est plus compliqué. SFR revendique moins de 6 millions d’abonnés, tandis que le revenu moyen par abonné est lui aussi en baisse.
La France est donc une épine dans le pied pour le groupe Altice pour le moment. « Nous confirmons une hausse de nos revenus et des dépenses d’investissement de 4 milliards d’euros sur l’année, mais nous faisons face à une certaine incertitude en France, avec un impact sur notre Ebitda », souligne Michel Combes. SFR a toutefois annoncé qu’il souhaite fibrer seul et sur fonds propres 80% du territoire d’ici 2022. Une déclaration qui bouscule l’équilibre du plan France THD, que veut remodeler dans ses grandes lignes le président de l’Arcep Sébastien Soriano.