L’État devrait rester au capital d’Orange

Alors qu’il s’est déjà désengagé pour partie dans d’autres grandes entreprises françaises, l’État devrait encore rester actionnaire de l’opérateur historique pour quelques années. 

C’est Xavier Niel fin octobre qui a lancé (malgré lui ?) le débat : l’État doit-il rester actionnaire majoritaire d’Orange ? La question a le mérite d’être posée. Et depuis, elle agite et fait couler de l’encre, preuve que les avis sont extrêmement variés. 

D’autant plus que le climat et le contexte actuel peuvent jouer dans la balance. L’État a déjà commencé à revoir ses participations dans des grandes entreprises tricolores. Il a déjà cédé pour 1,2 milliard d’euros d’actions Renault, et 1,5 milliard chez Engie. La question se pose donc évidemment puisque l’État détient 23% du capital d’Orange, valorisé à presque 38 milliards d’euros. 

Mais là encore le contexte pèse lourd. Car on a souvent accusé l’État de jouer un double voire un triple rôle d’actionnaire mais aussi de régulateur et de stratège politique. Par ailleurs, le PDG d’Orange Stéphane Richard postule actuellement pour enchaîner un troisième mandat : le moindre mouvement de la part de l’exécutif serait perçu comme une tentative de déstabilisation. « Une évolution de notre présence au capital doit être liée à un mouvement stratégique européen ou français. Orange doit grossir et surtout à l’international », glisse une source à BFM. Le message est donc plutôt clair : l’opérateur historique doit poursuivre sa croissance avant que l’État ne songe à vendre sa participation qui pourrait être mieux valorisée si le cours de l'action Orange en bourse suivait la tendance générale à la hausse. 

La France représente 45% des 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels du groupe. Et Stéphane Richard tente une diversification des activités, comme avec le récent lancement d’Orange Bank. Mais l’État pousse plutôt vers une internationalisation sur son cœur de métier, les télécoms. Des spécialistes estiment en fait que Bercy songera à céder ses parts une fois que le cours de l’action aura grimpé, alors qu’il stagne autour de 14 depuis plusieurs années.