A la veille du Black Friday, plusieurs entrepôts Amazon en Europe se mettent en grève pour protester contre les conditions de travail des salariés du géant. En France, les syndicats s’émeuvent : la direction d’Amazon a lancé un jeu consistant pour les salariés à dénoncer leurs managers...
Les soldes du Black Friday viennent juste de démarrer, l’occasion pour les pontes du e-commerce de faire du chiffre. Mais aussi, du côté des salariés, de faire pression sur leur direction pour faire entendre leurs revendications. Ainsi, plusieurs appels à la grève ont été lancés par les syndicats des sites Amazon en Allemagne et en Italie.
Grève suivie dans l’entrepôt de Castel San Giovanni, où les syndicats réclament une reprise des discussions relatives à une amélioration des conditions de travail et une revalorisation des salaires. Par ailleurs, dans ce même centre de distribution, les salariés refusent les heures supplémentaires jusqu’à la fin de l’année, à moins qu’Amazon ne trouve un compromis d’ici là.
En Allemagne, les revendications salariales portent sur la convention collective des employés du géant de e-commerce et sur la couverture santé. Six centres de distribution sont touchés, à Bad Hersfeld, Creuser, Coblence, Leipzig, Rheinberg et Werne. Pour sa part, Amazon assure faire tout son possible pour que la livraison des commandes passées à l’occasion du Black Friday soit assurée.
« Pratiques méprisables »
En France, pas d’appel à la grève. C’est un autre sujet qui suscite l’ire des syndicats. Au centre de distribution de Lauwin-Planque (Nord), la direction a eu l’idée de lancer un jeu afin de « sensibiliser les salariés à la sécurité ». Ce « concours » consiste pour le salarié à gagner des « bons points » (sic) en rapportant « chaque action non safety » (re-sic) des cadres et des agents de maîtrise. Ce « Safety Fun Game » (re-re-sic) a débuté le 17 novembre et s’achèvera le 19 décembre.
Les employés sont incités à remplir des bulletins « Faux Pas » à remplir, renseignant le manager en cause et le manquement aux règles de sécurité. Aux termes du jeu, « le salarié qui a le plus de points gagne un cadeau ». Premier prix : un drone, selon le communiqué de la CGT. Le syndicat y voit un encouragement à la délation « qui aura de graves conséquences sur les salariés (des agents de maîtrise et des cadres) […] jeté en pâture à la vindicte de leurs collègues ». Dans une lettre à la direction France d’Amazon, la CGT menace le groupe de poursuites si le jeu n’est pas « immédiatement retiré ».