C’est la fin d’une aventure dont nous avons maintes fois parlé, et qui se solde donc par un échec : la ville de Munich avait tenté l’aventure open source, en équipant son parc d’ordinateurs avec Linux, une distribution Ubuntu en l’occurrence, ainsi que LibreOffice pour la partie suite bureautique. Déjà en 2014, nous rapportions qu’il y avait de l’eau dans le gaz, à cause de nombreuses plaintes d’utilisateurs.
Presque quinze ans après le début de l’aventure, la capitale de la Bavière acte donc son retour en arrière. Le conseil municipal a en effet voté un budget de 49,3 millions d’euros afin de migrer entièrement sous Windows 10 ; environ 40 millions dédiés aux infrastructures, et 9 millions pour l’acquisition des licences sur six ans. Cette somme s’inscrit dans un budget IT total de 89 millions d’euros. Lors du vote, 50 élus ont voté pour, 25 contre.
Une conseillère précise à The Register qu’actuellement, environ 10 700 des 30 000 utilisateurs sont déjà sous Windows XP ou Windows 7. D’ici à 2020, la totalité des postes devrait être sous Windows 10, et même plus puisque 35 000 postes seront concernés au total à terme.
Baptisé LiMux, le projet bavarois va donc prendre fin sans jamais avoir réussi à convaincre totalement. Bien entendu la communauté open source regrette cette décision qu’elle juge contre-productive et coûteuse sur le long terme. D’autant plus que « les OS deviennent de moins en moins importants et les organisations dépensent majoritairement leur argent pour des applications sur plateformes neutres », observe Peter Ganten, membre de l’Open Source Business Alliance. Ce retour à Microsoft « paralysera l’administration de la ville pour des années », renchérit quant à lui Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation Europe.