Criteo plus impacté que prévu par la mise à jour de Safari

Une meilleure protection des données personnelles pénalise le reciblage publicitaire. Criteo n’a pas encore trouvé la parade. Son action perd plus de 20% sur le NASDAQ.

Avec Safari 11 sorti en septembre dernier, Apple a introduit une nouvelle fonctionnalité : l’Intelligent Tracking Prevention. Activée par défaut, celle-ci restreint fortement le ciblage publicitaire d’un internaute lors de ses visites de sites internet. Le cookie téléchargé par l’internaute à son insu au cours de la consultation d’un site (appelé first cookie) ne pourra être exploité par les outils tiers de cross-site tracking que durant 24 heures. Le cookie en question sera réactivé pour à nouveau 24 heures lors de visites ultérieures. Il sera définitivement supprimé au bout de 30 jours de non visite.

 

C'est l'illustration qu'une meilleure prise en compte de la protection des données personnelles va à l’encontre des perspectives de développement de la publicité en ligne. Les organisations professionnelles des agences de pub américaines avaient vivement protesté devant cette mise en cause par Apple de leur écosystème. Pas le champion de la technologie de reciblage publicitaire Criteo qui pourtant fait les frais du revirement d’Apple dont le navigateur a une part très importante pour les achats depuis les terminaux mobiles. L’entreprise d’origine française a à nouveau baissé ses perspectives de croissance. L’impact d’ITP d’abord évalué entre 9 et 13% de son chiffre d’affaires est maintenant estimé à 22% de l’activité initialement prévue sur 2018. Sanction immédiate : l’action Criteo a perdu 22,75% hier sur le NASDAQ, revenant au niveau de son cours d’introduction en octobre 2013. «Nous sommes concentrés sur le développement d’une solution alternative et durable sur le long terme alignée sur les intérêts des utilisateurs d’Apple, des éditeurs et des publicitaires» a indiqué Criteo sans plus de précision quant à la disponibilité de la nouvelle solution.

Dans un entretien que nous avait accordé Jean-Baptiste Rudelle, co-fondateur de Criteo, celui-ci nous confiait cette réflexion : « Notre modèle d'affaires est vertueux, il nous oblige à nous aligner sur la volonté de l'utilisateur final ». Cliquez ci-dessous pour retrouver cette article (édition abonnés) paru dans L'Informaticien n°141.