Samsung accusé de ne pas respecter ses engagements éthiques

L’association Sherpa attaque le constructeur sud-coréen en France, lui reprochant l’inadéquation entre ses promesses de respecter droit du travail et éthique et la situation des ouvriers de ses usines en Chine.

Samsung fait l’objet d’une plainte en France pour pratiques commerciales trompeuses. A l’origine de cette action en justice devant le TGI de Paris, l’association Sherpa, militant pour la protection des victimes de crimes économiques. Sur France Inter, Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux pour l’association explique que « cette plainte vise à dénoncer cet écart inacceptable entre ses engagements éthiques et la réalité ».

C’est la troisième plainte déposée par Samsung, la première ayant été classée sans suite en décembre 2014 (on est sans nouvelle de la seconde, déposée en décembre 2015). L’association pointe du doigt le décalage entre le discours officiel du constructeur et les conditions réelles de travail dans ses usines en Chine.

Travail des enfants

Là où Samsung s’engage sur des questions éthiques, notamment en termes de travail des enfants, les rapports de l’ONG China Labor Watch sur lesquels s’appuie Sherpa, tendent à démontrer le contraire sur le terrain. « Les violations visées sont l’emploi d’enfants de moins de seize ans, des horaires de travail abusifs, l’absence d’équipements appropriés aux risques encourus, des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine. Par ailleurs, l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés » souligne l’association dans son communiqué.

« Nous demandons à la justice de sanctionner cet écart inacceptable entre ces engagements éthiques et la réalité dans les usines telle que décrite par les ONG de terrain ». En 2014, un reportage de Cash Investigation s’était penché sur certains sous-traitants chinois de Samsung, qui n’appliquaient guère le droit du travail local. Le constructeur assure depuis avoir changé, mais selon les ONG la situation réelle est aux antipodes de ces promesses.