Le constructeur chinois ne fait pas que préparer son introduction en bourse cette année : il travaille également à se lancer sur le marché américain. Une tâche qui s’annonce compliquée : Huawei s’y est cassé les dents pour des raisons purement politique et seul ZTE y représente l’Empire du Milieu, dans un pays où Samsung et Apple représentent à eux deux les deux tiers des ventes de smartphones.
Face à un marché intérieur en voie de saturation, les constructeurs de smartphones chinois se cherchent de nouveaux marchés où écouler leurs terminaux. Ainsi, Xiaomi met les bouchées doubles en ce qui concerne son expansion internationale. Dans les colonnes du Wall Street Journal (article accessible sur abonnement), Lei Jun, le directeur général du constructeur, annonce que Xiaomi prévoit « d’entrer dans ce marché d’ici à fin 2018 ou début 2019 ».
Quand la politique s’en mêle
Xiaomi n’a jamais caché son intention de débarquer un jour aux Etats-Unis, sans toutefois jamais donner de calendrier. Un pas est désormais franchi mais Lei Jun reste flou sur les dates. En effet, les constructeurs chinois ne sont pas en odeur de sainteté ces derniers temps. Huawei devait frapper un grand coup cette année en annonçant des partenariats avec les opérateurs américains, intermédiaires indispensables pour exister sur ce marché… Las, des pressions politiques ont fait capoter le projet, au grand dam de Richard Yu, le patron de Huawei.
Xiaomi risque d’avoir les mêmes difficultés, quoique contrairement à son concurrent chinois il ne soit pas dans les réseaux, ce qui pourrait apaiser les craintes de la sphère politique américaine. D’autant que Xiaomi commercialise déjà certains produits de son écosystème, notamment des objets connectés, aux Etats-Unis. Toujours est-il que l’entreprise chinoise va devoir trouver le moyen d’exister entre Apple et Samsung, qui occupent le terrain et les deux tiers des ventes de smartphones sur le sol américain.
Des Mi Stores aux US ?
Notons que l’expansion internationale de Xiaomi ne concerne pas que les Etats-Unis. Le constructeur pourrait également déposer ses valises en Europe : il a ouvert un premier magasin en Espagne il y a quelques jours et prévoit, dans le cadre de la réorganisation de ses canaux de distribution, d'ouvrir 2000 magasins ces deux prochaines années, dont un millier à l’étranger. Sa direction considère en effet que le modèle dont il était le chantre, le tout en ligne, a atteint ses limites.
Voilà donc que Xiaomi se décide à ouvrir un peu partout des Mi Stores physiques. Une stratégie à très grande échelle et coût, d’où la soudaine envie de l’entreprise d’être cotée à Hong Kong dès cette année. Elle compte lever au bas mot 10 milliards de dollars, pour une valorisation comprise entre 50 et 100 milliards de dollars.