Fin des négociations : encore et toujours sous la pression de ses actionnaires, Xerox annonce mettre un terme au projet de fusion avec Fujifilm. Jeff Jacobson démissionne de son poste de CEO et est remplacé par un proche de Carl Icahn.
En janvier, Xerox, sous pression de ses actionnaires, notamment Carl Icahn et Darwin Deason, cherchait à se vendre. Le Japonais Fujifilm, déjà associé à l’Américain dans un co-entreprise, se dit intéressé et les discussions s’engagent. Dans les mois qui suivent, les deux actionnaires remettent en cause cette fusion estimant qu’elle avantage Fujifilm.
Dans un communiqué publié hier, Xerox scelle le sort de cette fusion : « l'accord de transaction précédemment annoncé pour associer Xerox à Fuji Xerox est résilié ». L’entreprise spécialisée dans l’impression pointe notamment l’incapacité de Fujifilm à livrer les états financiers audités de Fuji Xerox avant le 15 avril 2018 et des écarts entre leurs analyses financières.
Une direction Icahn-compatible
Cette annonce s’accompagne d’un changement à la tête de Xerox. Le CEO, Jeff Jacobson, et plusieurs membres du conseil d’administration favorables au projet de fusion ont présenté leur démission. Et, sans surprise, ce sont des proches des deux actionnaires activistes qui prennent les commandes. Giovanni Visentin, un « conseiller » d’Icahn Capital, devient CEO et vice-président de Xerox tandis que Keith Cozza, CEO du conglomérat de holding de Carl Icahn, prend la présidence du conseil d’administration du doyen de la tech américaine.
« Nous sommes extrêmement heureux que Xerox ait finalement mis fin au stratagème malavisé consistant à céder le contrôle de la société à Fujifilm » a réagi Carl Icahn. Même son de cloche chez Darwin Deason qui devrait abandonner les poursuites qu’il avait engagé contre cet accord de fusion. Fujifilm, de son côté, annonce examiner ses options et n’exclut pas d’aller en justice afin de réclamer des dommages et intérêts.