C’est dans un tweet que le fondeur a révélé qu’il travaillait sur un « discrete GPU » qui sortira en 2020. Une manière pour Intel de riposter à l’incursion de Nvidia dans un de ses segments de prédilection, les datacenters.
Sur le terrain des GPU, deux frères ennemis cohabitent : Nvidia et AMD. Et si la GeForce du premier concurrence la Radeon du second, et inversement, Intel pourrait bien tous les mettre d’accord. Dix ans après l’infructueuse tentative de Larrabee, le fondeur essaie à nouveau de réaliser une incursion dans le club très fermé des fabricants de cartes graphiques.
C’est dans un tweet que l’entreprise de Santa Clara a annoncé officiellement le lancement en 2020 de son premier « discrete GPU ». Signalons qu’un « GPU discret » désigne une carte graphique qui ne fait pas partie du CPU (comme c’est le cas des Intel HD Graphics), donc une puce séparée du processeur. Ses performances sont sans commune mesure avec celles des GPU intégrés. Nom de code du projet : Artic Sound.
Intel's first discrete GPU coming in 2020: https://t.co/s9EPeFifBp pic.twitter.com/n5zmUY2Mc2
— Intel News (@intelnews) 12 juin 2018
Cette annonce d’Intel n’est pas vraiment une surprise. Pourquoi sinon le fondeur serait-il allé débaucher le vice-président et architecte en chef de Radeon chez AMD, Raja Koduri ? Celui qui fut également le responsable des architectures graphiques d’Apple entre 2009 et 2013, après des passages chez S3 et ATI, a été recruté par Intel en novembre dernier.
DC & Edge
L’entreprise propulsait alors Raja Koduri architecte en chef, vice-président et directeur de sa nouvelle branche Core and Visual Computing Group. Les ambitions d’Intel en matière de GPU ne faisaient alors guère de doute. Le fondeur écrivait en novembre que sous la direction de l’ex-AMD, il « unifiera et étendra sa propriété intellectuelle différenciée entre les capacités de calcul, de graphisme, de média, d'imagerie et d'intelligence artificielle pour les segments client et datacenter, pour l'intelligence artificielle et pour les opportunités émergentes telles que le Edge Computing ».
Intel pourra donc tenter l’incursion sur le marché des GPU destinés aux PC gamers, fort gourmands en capacités graphiques. Mais aussi et surtout contrer l’offensive de Nvidia sur ses segments datacenter et IA. Les GPU sont en effet plus appropriés que les CPU pour des usages liés à l’intelligence l’artificielle, le machine learning notamment. Le voisin d’Intel à Santa Clara le répète à l’envie depuis quelques années et s’installe dans les datacentres.