C’est dans le cadre d’une affaire criminelle que le Department of Justice exige de Facebook qu’il donne aux enquêteurs accès aux conversations audio d’un suspect. Mais cette fonctionnalité est chiffrée de bout-en-bout et le réseau social refuse de se plier à la demande, estimant qu’il lui faudrait réécrire le code de son application pour supprimer le chiffrement, ce qui impactera l’ensemble de ses utilisateurs.
Régulièrement, les pouvoirs publics s’en prennent au chiffrement des échanges mis en place par un certain nombre de services en ligne. Le gouvernement américain poursuit dans le plus grand secret Facebook devant un tribunal californien afin d’obtenir du réseau social qu’il lui donne accès aux conversations vocales d’un suspect dans le cadre d’une enquête sur le gang MS13, selon plusieurs sources anonymes citées par Reuters.
Ce faisant, le DoJ exige de Facebook qu’il casse le chiffrement de son service de messagerie. En d’autres termes, les enquêteurs veulent mettre sur écoute les conversations audio du suspect sur Messenger. Ce à quoi se refuse Facebook. Le géant explique qu’il ne peut supprimer le chiffrement pour un seul utilisateur. La seule option possible pour une écoute électronique consisterait à réécrire le code de l’application et à désactiver le chiffrement des échanges pour l’ensemble de ses utilisateurs.
Des oreilles partout ?
L’issue de ce procès est incertaine. Aux Etats-Unis, les services de VoIP se voient imposer depuis 2006 les mêmes règles que les opérateurs téléphoniques en matière d’obligation de laisser les enquêteurs traîner leurs oreilles sur leurs réseaux. Mais la législation en vigueur n’a pas été étendue aux fournisseurs de services qui ne s’appuient pas sur une infrastructure propre, à l’instar de Signal, Skype ou encore Messenger. Une victoire du gouvernement dans cette affaire risque donc de faire jurisprudence.