Toutes les entreprises ne sont pas encore passées au cloud, loin de là. Mais le SaaS fait tranquillement son nid et s’impose parmi les logiciels d’entreprise comme un modèle bien plus flexible et moins coûteux que les solutions on-premise, aussi bien pour les PME que pour les grands groupes.
Le SaaS… voilà des années que l’on en parle, que l’on vante ses mérites, la révolution, le tournant incontournable qu’il représente. À en croire la pléthorique littérature publiée à la fin des années 2000, toutes les entreprises devraient aujourd’hui « être sur le cloud » tant ce modèle est avantageux. Nous ne vous apprendrons rien en soulignant qu’en 2018, ce n’est toujours pas le cas : il faut croire que les éditeurs traditionnels ont la peau dure. Pour autant, on aurait bien tort de nier les bénéfices du SaaS. Et le premier d’entre eux est bien évidemment la souplesse de ce modèle de distribution de logiciels.
SaaS présente bien
Alors que Good Gout, une jeune entreprise spécialisée en produits alimentaires pour bébés et jeunes enfants, se développait, elle s’est mise en quête d’un CRM/ERP autre qu’un simple tableur Excel. « Le on-premise demandait un savoir-faire en interne. Nous sommes une petite équipe et n’avons pas de ” gros ” SI. Le SaaS nous a paru plus souple et évolutif », nous explique Mikaël Aubertin, CEO et fondateur de Good Gout, dont le choix s’est finalement porté sur Salesforce Automation. En effet, en mode SaaS les entreprises n’ont plus besoin d’héberger leurs applications sur leurs propres serveurs, éliminant ainsi le coût d’acquisition de matériel ainsi que la nécessité d’avoir des compétences spécifiques en interne. « Le grand avantage est le gain de temps puisque en mode SaaS le déploiement ne mobilise pas nos propres équipes qui peuvent être occupées ailleurs à déployer d’autres outils dans notre propre environnement », souligne Frantz Waze, directeur général délégué et directeur financier de Ditto Bank. Cette banque en ligne filiale de Travelex lancée en février dernier utilise Unit4Financial depuis octobre 2017. Frantz Waze souligne par ailleurs la proximité avec l’éditeur, qui dispose de ses propres équipes d’intégration. « Comme il maîtrise notre environnement, si on a un problème ou pour tout ce qui est évolution, paramétrage, environnement d’hébergement, c’est Unit4 qui gère. Dans le cas d’un logiciel comptable, cela reste difficile de trouver des informaticiens qui ont une double casquette informatique et appréhension des problèmes comptables », ajoute-t-il. Ditto Bank se félicite d’ailleurs du déploiement rapide de la solution, opérationnelle en moins de trois mois.
Les solutions d’entreprise dans le Cloud sont accessibles de n’importe où et de n’importe quel terminal.
Choisir le bon intégrateur
Il ne faut pas pour autant se voiler la face, l’intégration d’une nouvelle solution n’est pas toujours aisée, peu importe qu’elle soit en SaaS ou on-premise. EasyMovie, plate-forme de création de contenus vidéo destinée aux entreprises, elle-même en SaaS, décrit une intégration du CRM de Salesforce « un peu compliquée au début ». « Ce n’est pas tant une question de SaaS ou d’éditeur » indique Julien Bianchi, son CEO. « Nous avions choisi un intégrateur dont on avait l’impression qu’il découvrait comment déployer Salesforce : au bout de trois mois, nous n’étions toujours pas en mesure de sortir des factures clients correctes et avons pris du retard. » Finalement la jeune pousse opte pour un nouvel intégrateur, cette fois-ci conseillée par les commerciaux de Salesforce, et migre ses données de son ancien CRM open-source vers celui du géant américain. Malgré cette expérience, Julien Bianchi insiste sur les apports du SaaS, notamment en termes d’accessibilité. « La solution peut être utilisée n’importe où, y compris sur mobile », un avantage non négligeable pour un logiciel utilisé par des équipes commerciales souvent sur le terrain.
Taillée sur mesure
De même, la maintenance et la mise à jour du logiciel est assurée en externe par le prestataire. On en revient tout d’abord au point précédemment abordé : le SaaS permet dans une certaine mesure de libérer les services informatiques au sein des entreprises. Soit une évolutivité et une modularité facilitée. « On regarde les nouvelles releases et on voit si l’on est potentiellement intéressé par des fonctionnalités nouvelle », explique le CFO de Ditto Bank. « Et si nous avons besoin de faire évoluer le produit, la mise à niveau se fera de manière indolore pour notre équipe IT. » Unit4 a la main sur son environnement et la montée se fait de manière transparente. D’autant que les mises à jour se font généralement sans surcoût, contrairement aux « montées de versions » des solutions sur site.
Cette externalisation a également un impact en termes d’infrastructure : on entendra souvent dire que le SaaS promet une meilleure scalabilité. « Quand nous sommes passés sur Unit4, nous ne savions pas du tout quel serait notre volume d’activité, il est très difficile de calibrer le nombre d’entrées comptables par jour. Lors de la phase d’acquisition de clientèles, le nombre d’opérations a augmenté de manière exponentielle. Avec une solution SaaS, Unit4 nous a aidé à optimiser le stockage et le traitement », ajoute Frantz Waze. Là encore, une montée sans douleur. Force est de reconnaître que la dimension tarifaire joue un rôle important dans le choix du mode SaaS. Basé système d’abonnement par utilisateur par mois, on peut parler d’un modèle de tarification à la consommation. « C’est de l’utilisation à la demande et de la tarification à la demande, beaucoup plus souple, du sur-mesure par rapport à l’entreprise qui l’utilise », selon Julien Bianchi. « Lorsqu’un nouveau commercial arrive, on prend un abonnement supplémentaire, c’est aussi simple que ça. » « Quand une PME fait appel à du SaaS, c’est un avantage en termes de trésorerie. Le paiement mensuel par utilisateur permet de lisser la charge », renchérit Mikaël Aubertin, contrairement à l’achat de licences qui représente un investissement étalé sur plusieurs années.
TPE ou grand groupe, les mêmes avantages
Si ce modèle a des arguments pour séduire les TPE/PME, les grands groupes ne sont pas en reste. C’est le cas par exemple de Schneider Electric, lui aussi client de Salesforce. Et on ne parle pas ici d’une dizaine de collaborateurs connectés au CRM mais de 42 000 utilisateurs. « Là où nous avions différentes solutions avec différents degrés de customisation, différentes instances et des données pas forcément accessibles d’une instance à l’autre, nous avons fait le choix d’une solution unique pour tous les utilisateurs à travers le monde », expose Audrey Hazak, SVP Digital Sales & Support chez Schneider Electric. Les enjeux pour une entreprise de cette taille sont bien différents de ceux d’une structure comptant tout au plus quelques dizaines de salariés. Pourtant, les avantages du SaaS sont les mêmes. « C’est accessible par tous, la solution est beaucoup facile à implémenter et à déployer, et à adapter à nos besoins. On peut ainsi faire travailler les équipes de manière uniformisée et avoir une vue centralisée. » ❍