Un calendrier commence à se dessiner pour la 5G en France. Si le déploiement commercial est attendu pour l’année 2020, on sait désormais que les fréquences seront mises aux enchères cet automne, tandis que l’Arcep lance un appel à l’expérimentation sur la bande de fréquences 26 GHz, ouverte aux opérateurs mais aussi aux acteurs tiers.
C’est dans une interview au Figaro que jeudi la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé que les enchères pour les fréquences 5G débuteront cet automne. Déploiement commercial prévu pour 2020, tandis qu’à l’occasion de ses vœux Sébastien Soriano l’a encore martelé : « alors que nous rattrapons avec force notre retard sur la 4G, il est exclu de partir avec un nouveau handicap pour la 5G ».
La secrétaire d’Etat et le président de l’Arcep ont par ailleurs lancé hier un dispositif de « création de plateformes d’expérimentations 5G dans la bande 26 GHz ». Les fréquences dites millimétriques sont une terre encore vierge pour les réseaux mobiles, occupées jusqu’à présent pour les réseaux fixes (liaisons hertziennes point à point) et les liaisons spatiales (espace vers Terre et inversement). Or en mai dernier l’Arcep a lancé une consultation sur l’utilisation de cette bande de fréquences que l’UE considère comme « pionnière » pour la 5G.
Appel à expérimenter
Cet appel de l’Arcep à l’expérimentation s’adresse « aux acteurs qui souhaiteraient disposer de fréquences sur la bande 26 GHz pour établir des plateformes ouvertes d’expérimentations (réseaux 5G déployés à petite échelle) » et aux « acteurs qui souhaitent tester de nouveaux cas d’usages, toutes fréquences confondues : entreprises innovantes de technologies et de services, dont les start-up et les acteurs « verticaux » ». Les opérateurs télécoms ne sont pas, encore une fois, les seuls concernés, quoique force est de constater qu’ils sont à la manœuvre dans la très grande majorité des tests 5G menés à ce jour en France.
Les futures plateformes d’expérimentation 5G devront être ouvertes à des acteurs tiers. Et quand on connaît les réticences de certains en matière d’ouverture de leurs infrastructure, appeler à faire des tests c’est bien, présenter une carotte c’est mieux. Le gouvernement et l’Arcep promettent ainsi quelques heureuses contreparties, notamment des autorisations de fréquences jusqu’à 3 ans ou encore un « bac à sable réglementaire, qui permet aux acteurs de tester leur innovation en s’affranchissant en partie du cadre réglementaire qui s’applique habituellement ». Le dispositif, sorte de nouveau guichet 5G, est ouvert jusqu’au 31 mars prochain.