En France, le géant américain a de nouveau droit à une volée de bois vert, cette fois-ci de la part de l’Autorité de la Concurrence. Celle-ci exige de Google qu’il s’explique sur le fonctionnement de Google Ads après qu’une entreprise française ait accusé Mountain View d’avoir discriminé ses campagnes publicitaires.
Après avoir subi les foudres (et une amende de 50 millions d’euros) de la part de la Cnil, Google est encore dans le viseur des autorités françaises. Cette fois-ci, c’est le gendarme de la concurrence qui interpelle le géant et prononce des mesures conservatoires d’urgence à son encontre. L’affaire débute il y a un peu plus d’un an, quand, en janvier 2018, la société Amadeus, exploitant le numéro de renseignement téléphonique 118 001, voit plusieurs de ses comptes sur Adwords (Google Ads depuis l’été dernier) suspendus.
L’entreprise française voit par la suite plusieurs de ses campagnes être refusées par Google, une situation qui impacte son activité à un point tel qu’elle décide de saisir l’Autorité de la Concurrence. Laquelle, avant même de se prononcer sur le fond, a pris des mesures conservatoires puisque « les pratiques de Google ont placé Amadeus dans une situation critique. Elle a subi une perte massive et très brutale de son chiffre d'affaires (-90 % entre 2017 et 2018) et elle présente des résultats négatifs depuis le début des pratiques, au point qu'elle risque d'être conduite à sortir prochainement du marché » écrit l’autorité.
Il faut sauver Amadeus
Ces mesures exigent de Google qu’il clarifie les règles de Google Ads. Le géant étant devenu incontournable par la force de ses divers services, il jouit d’une position dominante. En abuse-t-il ? Possible, estime l’Autorité de la Concurrence, la suspension des comptes d’Amadeus n’ayant pas de répercussion similaire sur d’autres acteurs du marché et leurs campagnes et étant « intervenues sans avertissement, ni mention claire des manquements reprochés ». « L'Autorité estime que les pratiques de Google vis-à-vis d'Amadeus sont susceptibles de caractériser une rupture brutale des relations commerciales dans des conditions qui ne sont ni objectives, ni transparentes ».
En outre, le gendarme de la concurrence demande à Google de « revoir la procédure de suspension de compte des annonceurs actifs dans le secteur des services de renseignements par voie électronique, en prévoyant un avertissement formel et un préavis suffisant » et de se pencher sur le cas d’Amadeus à la lumière des règles clarifiées, levant la suspension s’il est avéré qu’Amadeus ne les enfreint pas.