Le gendarme financier des Etats-Unis a donné son accord à une ICO, sous le régime de sa régulation A+, contraignant le demandeur à montrer patte blanche. Une première ? Oui et non…
BlockStack, une entreprise américaine opérant dans le secteur de la blockchain, s’apprête à opérer une ICO (initial coin offering). Rien de nouveau sous le soleil, à un détail près : cette opération a reçu l’aval de la SEC sous le régime de la Regulation A+. Jusqu’à présent, la majeure partie des ICO « conformes à la réglementation » se plaçait sous la Regulation D, purement déclarative et ne nécessitant pas l’accord de la SEC, mais se limitant aux « investisseurs accrédités ».
La Reg A+ est pour sa part plus contraignante, puisque la demanderesse doit présenter patte blanche à la SEC, qui donne ou non son feu vert. Pour ce faire, l’entreprise doit présenter certaines garanties et fournir divers documents quant à ses actifs, ses objectifs et ses risques. La procédure est toutefois moins lourde que celle d’une IPO.
Si l’entreprise clame être la première entreprise à recevoir un agrément de la SEC dans ce domaine, il faut toutefois y apporter une légère nuance. Avant elle, la startup Longfin avait obtenu l’aval du régulateur… jusqu’à ce que celui-ci réalise avoir été abusé et engage des poursuites à l’encontre de la société, l’accusant d’une fraude « impliquant de faux revenus, de fausses déclarations à la SEC et de fausses déclarations à Nasdaq ».
ICO A+
Autant dire que BlockStack va être marqué à la culotte par la SEC, le NASDAQ et le NYSE ayant à la la suite de l’affaire LongFin exprimé leurs doutes quant à la Reg A+. Toujours est-il que Blockstack va donc réaliser sa deuxième ICO, après avoir levé 47 millions de dollars lors d’une première offre sous la Reg D. Cette fois-ci, 62 millions de Stacks (le nom du jeton) seront vendus au prix de 0,3 dollar, tandis que 78 millions seront proposés à un prix réduit de 0,12 dollar.
A noter que plusieurs fonds d’investissement, dont celui de l’Université de Harvard, se sont engagés à acheter un total de 96 millions de tokens. Ces jetons peuvent être utilisés pour enregistrer des actifs tels que des noms de domaine, créer des smart contracts ou encore payer les frais de transaction d’une opération. Le réseau BlockStack supporte 165 applications décentralisées (DApp) et une partie de la somme levée sera versée aux développeurs de ces services.