L'affaire remonte à 2016, alors qu'étaient découvertes des « erreurs » dans la manière dont Facebook comptabilisait ses statistiques. Après une nouvelle plainte des annonceurs fin 2018, le géant débourse 40 millions de dollars pour résoudre ce différend à l'amiable.
Facebook est dans le collimateur de nombreuses entités, dont ses propres annonceurs. En septembre 2016, le Wall Street Journal révélait que le réseau social surestimait depuis 2014 la durée moyenne de visionnage de vidéos sur sa plateforme. Une simple erreur de calcul plaidait alors l'entreprise de Mark Zuckerberg, s'empressant de corriger le tir et de limiter les actions en justice à son encontre.
L'affaire semblait enterrée mais, en octobre 2018, coup de théâtre : l'un des plaignants apportait à sa plainte de nouveaux éléments invalidant la thèse de la simple erreur de calcul. Selon les nouvelles informations versées au dossier, Facebook était au courant du problème plus d'un an avant les révélations du WSJ, et non un mois comme le réseau social le prétendait. Pire encore, les propres calculs réalisés par le réseau social prouveraient que la surévaluation n’était pas de l’ordre de 60 à 90%, plutôt de 150 à 900%. Cerise sur le gâteau, Facebook n'aurait pas immédiatement corrigé ses métriques, mais sciemment attendu quelques mois avant de résoudre les irrégularités.
Les annonceurs jettent l'éponge
Visé par un recours collectif des annonceurs, qui réclamait au minimum 100 millions de dollars au titre du préjudice subi, Facebook vient d'étouffer l'incendie. Dans un accord à l'amiable rendu public cette semaine, le géant signe un chèque de 40 millions de dollars pour mettre fin à la procédure. « Si les plaignants pensent que la loi et les faits sont ultimement en leur faveur, l'accord proposé est à même d'offrir un soulagement significatif sans délai ou coût supplémentaires » indique le texte du règlement.
En d'autres termes, les plaignants ne désiraient pas s'engager plus en avant dans une longue et coûteuse (30% des 40 millions iront à leurs avocats) procédure judiciaire. Il prévoyait en effet qu'entre procès et appels, l'affaire ne serait pas résolue avant au moins 2022 : si Facebook a les reins suffisamment solides pour supporter trois ans de procédures, les annonceurs admettent ne pas vouloir prendre le risque. Mais rien n'empêche d'autres annonceurs de sauter sur l'occasion pour tenter d'obtenir les mêmes compensations de la part du géant.