Le dirigeant d’Atos sera-t-il le prochain Commissaire européen en charge du marché unique ? Sa candidature serait l’option préférée de l’Elysée.
En avril 2016, Thierry Breton inaugurait avec Emmanuel Macron (alors ministre de l'Économie) le supercalculateur Bull Sequana.
Deux semaines après le rejet par les eurodéputés de la candidature de Sylvie Goulard, la France est en mal de candidats crédibles à la Commission européenne. Si aux dernières nouvelles Michel Barnier semblait être bien parti pour une nomination au poste de commissaire au marché unique, la prolongation d’un an, décidée par Ursula Von Leyen le 17 octobre, de sa mission de négociation du Brexit l’éloigne de la fonction.
Qui donc remplacera Sylvie Goulard ? Divers noms sont sortis dans la presse ces dernières semaines : Florence Parly, qui a fait savoir qu’elle ne voulait pas du poste ou encore Ségolène Royal auraient ainsi été pressenties. Mais, selon les informations du Canard Enchaîné, c’est aujourd’hui Thierry Breton qui « tient la corde ». Le patron d’Atos aurait en effet les faveurs de l’Elysée et a cet avantage sur Michel Barnier qu’il n’est pas membre du PPE.
Premier de cordée
Ancien ministre des Finances, dirigeant d’entreprise et européiste, Thierry Breton cocherait la plupart des cases. Surtout, il a déjà eu l’occasion par le passé de travailler avec Ursula Von Leyen alors que celle-ci était ministre de la Défense allemande. Ajoutons à cela qu’il ne traîne a priori aucune casserole d’ordre politique.
Se posent néanmoins plusieurs questions, à commencer par celles des conflits d’intérêts. Si à Bercy, Thierry Breton avait à cœur de ne pas s’immiscer dans les dossiers de sociétés qu’il avait dirigées, sa position au sein d’Atos pourrait alimenter les inquiétudes des eurodéputés. En outre, s’il devait être nommé à la Commission européenne, qui lui succèderait à la tête d’Atos ? L’hypothèse la plus probable est Elie Girard, ancien directeur financier propulsé en mars dernier directeur général adjoint d’Atos.