Depuis l’entrée au capital de Twitter du fonds Elliott, on s’attendait à ce que Jack Dorsey, le CEO de Twitter, soit remercié ou, selon l’expression d’usage dans ces situations, démissionne pour accorder du temps à ses projets personnels. Mais le co-fondateur de réseau social s’est tiré de ce mauvais pas, du moins temporairement.
Jack Dorsey a eu chaud, très chaud. Le patron de Twitter (et de Square) a manqué perdre son poste suite à l’entrée au capital du gazouilleur du très actif fonds Elliott, bien connu dans nos contrées pour avoir fait barrage à Capgemini dans ses projets de rachat d’Altran. Or la rumeur prêtait au fonds d’investissement l’envie de déboulonner le CEO et cofondateur de Twitter, également patron de Square (un point considéré comme facteur de risque lors de l’entrée de Square en bourse), une double casquette qu’Elliott n’apprécie guère.
Mais les différentes parties sont parvenues à trouver un terrain d’entente, grâce à Silver Lake notamment, le fonds réinjectant un milliard de dollars dans Twitter. Cette somme, ajoutée à un milliard supplémentaire sorti des caisses de la plateforme de micro-blogging, servira à un programme de rachat d’actions. Ce faisant, Jack Dorsey a été confirmé dans ses fonctions, du moins pour le moment.
En sursis
« Nous sommes profondément fiers de nos réalisations et confiants que nous sommes sur la bonne voie avec le leadership de Jack et de l'équipe de direction » assure Patrick Pichette, principal administrateur indépendant du conseil d'administration de Twitter. « En tant que conseil d'administration, nous examinons et évaluons régulièrement le fonctionnement de Twitter, et bien que notre structure de direction soit unique, Jack l'est tout autant ». Mais avec les investissements récents de Silver Lake et d’Eliott, deux nouveaux membres intègrent le « board » du gazouilleur : Egon Durban, de Silver Lake, et Jesse Cohn, d’Elliott.
Ces deux nouveaux administrateurs, avec Patrick Pichette et deux autres membres du conseil d’administration, siègeront à un organe nouvellement créé, le « temporary board committee ». Celui-ci aura pour rôle d’examiner la structure de direction de Twitter, mai aussi d’établir, avec son CEO, « le plan de remplacement du CEO ». Ce comité partagera ses conclusions « avant la fin de l’année ». En d’autres termes, si Jack Dorsey peut souffler, il n’est pas tiré d’affaire pour autant.