Si l’Anssi a décidé de ne pas bannir les équipements de Huawei sur les réseaux 5G, les autorisations ne couvrent qu’une très courte durée, entre trois et cinq ans, a priori reconductibles. Mais ce n’est apparemment qu’un sursis, puisque l’exécutif a signifié aux opérateurs que les autorisations ne seront pas renouvelées : de fait, c’est une interdiction de Huawei, avec un délai laissé à Bouygues et SFR pour s’équiper chez d’autres.
Contrairement à la Grande-Bretagne, la France n’a pas chassé Huawei de la 5G sur son territoire. Non, la solution hexagonale est bien plus pernicieuse. Un peu plus tôt en juillet, Guillaume Poupard, patron de l'Anssi, confiait aux Echos que le constructeur chinois ne serait pas banni de France. Néanmoins, contrairement à Nokia ou à Ericsson, les autorisations délivrées à Huawei ne sont que de courte durée, ne s’étendant que sur trois ou cinq ans.
Ce qui implique que, de fait, il devient complexe, pour ne pas dire intenable, pour les opérateurs de maintenir des équipements Huawei sur leurs réseaux, la perspective d’une non-reconduction ne faisant que reporter à plus tard le problème, avec l’incertitude permanente que l’autorisation ne soit pas renouvelée par l’Anssi. Difficile alors pour un Bouygues ou un SFR de voir à long terme.
Huawei banni de fait
Mais selon des sources citées par Reuters, l’exécutif aurait levé cette incertitude. En effet, les autorisations ne seraient “pas reconductibles” : lors de discussions “informelles”, les opérateurs auraient été notifiés que le gouvernement n’entend pas que les autorisations accordées à Huawei soient renouvelées au terme des trois ou cinq ans. Une position exprimée, mais qui n’a pas été couchée sur le papier, tandis que les décisions de l’Anssi demeurent confidentielles.
Au final, ces autorisations à court terme ne font qu’accorder un sursis aux opérateurs, afin qu’ils profitent de ce délai de quelques années pour démanteler l’équipement Huawei existant et le remplacer par du matériel Nokia ou Ericsson, qui eux ne souffrent pas de limite dans le temps. Soit une ostracisation du géant chinois et une interdiction qui ne dit pas son nom.