Les plaignants accusent la firme de Cupertino d’abus de position dominante sur les tarifs facturés aux développeurs sur le magasin d’applications App Store.
C’est une vraie petite armée qui se dresse contre Apple au Royaume-Uni. 1566 développeurs d’applications ont intenté un recours collectif contre la marque à la pomme devant un tribunal d’appel de la concurrence. Ils réclament 785 millions de livres sterling (916 millions d’euros) au titre de compensation pour les frais facturés aux développeurs d’applications tiers utilisant le magasin d’application App Store. Les revenus de l’activité de service d’Apple, dont l’App Store fait partie, a atteint les 20 milliards de dollars par trimestre. Dans le même temps, l’entreprise a facturé des commissions entre 15% et 30% pour chaque transaction effectuée sur l’Apple Store.
30% de commission
La class action est à l'initiative de Sean Ennis, professeur de politique de la concurrence à l'Université d'East Anglia et ancien économiste à l'Organisation de coopération et de développement économique. « Les frais facturés par Apple aux développeurs d'applications sont excessifs et ne sont possibles qu'en raison de son monopole sur la distribution d'applications sur iPhone et iPad », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Un précédent à 100 millions de dollars
La marque à la pomme est régulièrement critiquée pour les frais qu’elle applique sur son magasin d’applications. De surcroit le groupe oblige les développeurs à n’utiliser que son magasin d’applications et son système de paiement sur ses appareils. Aux Etats-Unis, Apple a déjà été visé par une class action pour sensiblement les mêmes raisons. Le groupe s'était engagé à verser 100 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites.
De l'autre côté de l'atlantique, le gendarme britannique de la concurrence (CMA) a ouvert une enquête en 2021 sur les pratiques du groupe concernant la distribution des applications sur sa plateforme et les termes et conditions d’accès des développeurs à l’App Store. En décembre dernier, Apple avait annoncé qu’il lâcherait du lest et donnerait plus de liberté aux développeurs afin de fixer leurs propres prix. En Union européenne, contrainte par la loi sur les marchés numériques (DMA), la firme de Cupertino doit ouvrir iOS aux magasins d’applications tiers et les méthodes de paiements alternatives. Ce qui n’est pas du gout du principal intéressé qui dit craindre pour la sécurité de ses iPhones et la vie privée de ses utilisateurs.