Les Assises de la cybersécurité viennent de s’ouvrir au Grimaldi Forum de Monaco. L’événement fête ses vingt ans et a débuté avec une session plénière de Guillaume Poupard, en charge de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information). En substance il a salué le travail effectué et a voulu porter un message positif pour l’avenir.Guillaume Poupard lors de son Keynote - DR@ Mat Beaudet
La session plénière a débuté avec un message d’accueil du ministre de l’Intérieur de la Principauté de Monaco qui a tenu à démontrer comment son pays était engagé dans une vaste transformation autour du numérique et donc de la cybersécurité pour créer un espace de confiance exemplaire afin d'attirer les entreprises et les parties prenantes autour des nouvelles technologies. Il a pris pour exemple le projet autour d’Extended Monaco qui met en avant chaîne de blocs, Cloud et 5G.
Un message positif
Guillaume Poupard a pris un peu l’assistance a contre-pied avec un discours mettant en avant les points positifs qu’il a distingué durant la période récente. Tout le monde s’attendait à un énième message d’alerte vers les entreprises pour les sensibiliser sur une « menace toujours croissante ». Il s’est expliqué de ce contre-pied en indiquant qu’il « avait le sentiment que la phase d’évangélisation était enfin terminée. Aucun dirigeant d’entreprise ne « peut pas dire qu’il n’était pas au courant » et qu’il était fautif dans le cas contraire. Il a continué : « c’est un message d’espoir car nous pouvons maintenant nous concentrer sur les solutions » pas seulement techniques mais humaines et de gouvernance. Il a rappelé le dernier opus de son agence pour préparer et aider les entreprises par un guide de la gestion de crise. Ancien militaire il ne peut croire qu’en la vertu de l’entraînement !
Il a ensuite mis en exergue le travail autour des certifications réalisées par son agence et en particulier autour de prestataires de confiance et d’un référentiel nouveau PAMS pour aider les entreprises à reconstruire leur réseau au lendemain d’une attaque ou encadrer un prestataire autour de l’assistance à la conception.
Il a aussi évoqué des projets pour aller plus loin dans l’éducation à la cybersécurité avec des programmes qui existent déjà à destination des élèves de première et de seconde. Il a ajouté : « les outils pour le faire arrivent ainsi que la formation des enseignants ».
Éviter angélisme et naïveté
Il a pris en point d’orgue les différents projets et efforts dans la coopération européenne autour de la cybersécurité et nous a assuré que l’entraide à ce niveau était nécessaire à défaut de ne pouvoir lutter du fait du morcellement européen. Il souhaite que cette coopération apporte de l’objectivité dans les débats car « le caricatural est mauvais mais il faut aussi éviter l’angélisme et la naïveté ». Cette collaboration peut faire notre force indique le directeur de l’ANSSI.
La keynote s’est conclue par un point de Michel Van Den Berghe concernant le campus de cyberdéfense dont L’Informaticien a largement parlé au cours des dernières semaines. Guillaume Poupard apprécie cette initiative : « il nous fallait un lieu à l'image de ce qui s’est fait en Bretagne ». Il conclut par le besoin de continuer l’ensemble de ces efforts.