Le dirigeant de la branche cybersécurité de l’opérateur historique serait sur le point de quitter l’entreprise qu’il a fondée. Derrière ce départ, les syndicats dénoncent des enjeux financiers et un conflit d'égos mais du côté d’OCD, Michel Van Den Berghe part se consacrer pleinement au projet Campus Cyber.
Le communiqué de la CFE-CGC Orange a, comme son titre l’indiquait, eu l’effet d’un coup de tonnerre sur le milieu français de la cybersécurité. Michel Van Den Berghe, fondateur et patron de Orange Cyberdéfense, serait sur le départ. Pire encore, il aurait été poussé vers la sortie, assure le syndicat majoritaire chez l’opérateur qui a lancé une pétition pour que le dirigeant reste en fonction.
“Aujourd’hui on veut l’exclure pour mieux s’approprier son travail” dénonce le syndicat, faisant écho à des bruits de couloir selon lesquels certains au sein de la direction du Groupe Orange n’apprécieraient pas l’exposition médiatique dont bénéficie Michel Van Den Berghe à la faveur du Campus Cyber. Mais il est également question dans la publication de la CFE-CGC de stratégies financières avec lesquelles le patron d’Orange Cyberdéfense serait en désaccord.
Se consacrer au Campus Cyber
En octobre dernier, la possibilité d’une entrée en bourse de la branche cybersécurité du Groupe était mise sur la table. “En plus de plomber lourdement les comptes, une cotation séparée d’OCD entraînera une perte des synergies avec OBS et ses services associés comme le cloud ou les objets connectés” accuse la CFE-CGC, qui ajoute qu’une banque d’affaires oeuvre en coulisse. “La Direction du Groupe a fait la place aux microscopes et à la rentabilité de court-terme, aux économies immédiates et petites” écrit le syndicat.
L’information nous a été confirmée du côté d’Orange, mais pas d’histoire de gros sous ou de jalousie ici. Michel Van Den Berghe quitte l’entreprise afin de se consacrer pleinement au Campus Cyber, un projet qu’il porte depuis maintenant deux ans et qui doit se concrétiser du côté de La Défense en novembre prochain.
A ce sujet, 64 associations professionnelles et entreprises viennent de rejoindre les huit membres fondateurs (Atos, Beijaflore, CapGemini, Cesin, Epita, Gatewatcher, Orange Cyberdefense et Wavestone) et entrent au capital de la SAS chargée de la gestion du Campus. Bercy nous apprend que l’Etat y fera également son entrée dans les prochaines semaines : l’investissement public se portera à 49% du capital du Campus Cyber.