Le partenaire de longue date du ministère des Armées rejoint ChapsVision, une jeune entreprise affamée de rachats. Qui semble d’ailleurs plus intéresseé par Vecsys, la branche text-to-speech de Bertin IT, que par l’éditeur de cybersécurité lui-même.
Le nom de ChapsVision ne vous évoque sans doute rien. L’entreprise est encore jeune : elle a été fondée en mai 2019 par l’entrepreneur Olivier Dellenbach. Le groupe, qui veut s’imposer dans la fourniture de solutions, ne développe pas de logiciels en interne, mais progresse à coups de rachats. Depuis ses débuts, ChapsVision n’a pas chômé en s’emparant successivement du CRM Coheris, d’Octipas dans le retail, de Sparkow (e-commerce) et plus récemment de la pépite bordelaise NP6 (marketing automation).
C’est désormais au tour de Bertin IT et de sa filiale spécialisée dans le traitement de la voix Vecsys. Le montant du rachat n’a pas été divulgué. Cette acquisition peut surprendre : Bertin IT est un acteur du monde de la cybersécurité, spécialisé dans la threat intelligence, la veille stratégique ou encore les gateways sécurisées, ce qui n’a pas grand chose à voir avec le coeur de métier de ChapsVision, le marketing et le commerce.
Qu’adviendra-t-il de Bertin IT ?
De fait, l’opération semble avoir été plus motivée par le rachat de Vecsys. Dans son communiqué, ChapsVision ne mentionne que peu la cybersécurité. Il écrit néanmoins que “les services clients vont immédiatement percevoir l’intérêt de retranscrire en automatique les échanges vocaux avec leurs clients” et que les “retailers” pourront centraliser la donnée client et “l’enrichir en continu pour améliorer leur stratégie de clientelling”.
Le groupe précise cependant que “les synergies offertes par cette acquisition fournissent une vision 360° de tout l’écosystème (concurrence, marché, technologie, réglementation …)”. On peut donc supposer que Bertin IT fournira une couche de veille et de “cyber intelligence”, d’autant que ChapsVision mentionne dans ses secteurs de prédilection le secteur public et le régalien. L’éditeur en cybersécurité, fort de 15 ans de collaboration avec le ministère des Armées, semble donc avoir sa place dans cette stratégie. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur l’avenir de Bertin IT et de ses activités en sécurité informatique.