Tout juste sait-on que les deux ministres de la Défense ont abordé NSO. Florence Parly et Benjamin Gantz se sont rencontrés hier à Paris, la première demandant au second des « clarifications […] attendues par la France ». Le jour même, les enquêteurs du gouvernement israélien étaient eux aussi de sortie, et visitaient les locaux de l’entreprise au cœur du scandale.
Hier se rencontraient à Paris Florence Parly, ministre des Armées, et son homologue israélien Benjamin Gantz. « Il s’agissait de la première rencontre entre le ministre de la défense israélien et son homologue français depuis 2013 » précise le ministère français dans un court communiqué au sujet de cette entrevue convenue en mars dernier.
Mais, depuis mars, l’affaire NSO a éclaté, refroidissant les relations diplomatiques entre la France et le Maroc, suspecté d’avoir espionné, ou du moins tenté d’espionner, plusieurs personnalités françaises dont Emmanuel Macron. NSO étant une entreprise israélienne, dont la licence d’exportation a été validée et est encore maintenue ce jour par le ministère israélien de la Défense, le sujet devait nécessairement revenir sur la table (d’autant plus qu’Israél et le Maroc ont signé le 15 juillet un « accord de cyber-defense »).
Des clarifications
« La ministre des Armées a abordé avec son homologue le sujet NSO. Elle lui a indiqué les clarifications qui sont aujourd’hui attendues par la France, et dont dépendent la confiance et le respect mutuel entre nos deux pays » se contente de mentionner le communiqué, la Grande Muette se voulant apparemment aussi prolixe au sujet de NSO qu’elle l’a été sur la visite de Florence Parly à la NSA à Fort Meade (lire à ce sujet le Canard Enchaîné du 21 juillet).
Au même moment, de l’autre côté de la Méditerranée, des « représentants » de plusieurs agences gouvernementales israéliennes visitaient les locaux de NSO. Le tweet du ministère de la Défense israélien est plus lapidaire encore que le communiqué de son homologue français et ne mentionne pas quelles agences sont concernées par l’enquête. Selon la presse israélienne, les ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense de l’Etat hébreu, le Mossad ainsi que l’Aman (renseignement militaire)
Le CEO de NSO, Shalev Hulio, a confirmé auprès du MIT Technology Review la visite des officiels israéliens dans les bureaux de la société. Tout en restant sur sa ligne de défense habituelle : « je pense que c'est très bien qu'ils vérifient, car nous connaissons la vérité et nous savons que la liste n'a jamais existé et n'est pas liée à NSO ».