L’éditeur de jeux vidéo vient de déposer une plainte en Europe à l’encontre de la marque à la pomme, ouvrant un nouveau front contre Apple après les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni. Surtout, Cupertino fait déjà l’objet de deux enquêtes de la Commission européenne sur ces mêmes sujets relatifs à l’App Store.
Sale temps pour Apple en Europe. Epic Games vient de déposer une plainte contre Cupertino devant la Commission européenne. L’éditeur de Fortnite reproche à la marque à la pomme ses pratiques quant à l’App Store, à savoir l’imposition d’une “taxe”, une commission de 30% sur les achats in-app, et l’interdiction faite aux développeurs de tenter de contourner ce droit de péage.
Le torchon brûle depuis plus de six mois entre Apple et Epic, après que ce dernier se soit insurgé contre la commission prélevée par le premier sur les achats in-app. En août dernier, l’éditeur de jeux vidéo avait mis à jour ses applications mobiles Fortnite, y intégrant un bonus coûtant 10 dollars si l’achat était réalisé avec les systèmes de paiement d’Apple ou de Google, ou 8 en achetant directement auprès d’Epic. Ni Mountain View ni Cupertino n’avaient apprécié l’intention, bannissant le jeu de leurs boutiques applicatives. Si Android était concerné, c’est avec Apple que le conflit amorcé par Fortnite dégénérait, l’un et l’autre ne perdant pas une occasion de se lancer des piques.
Abus de position dominante
Et par piques, il faut entendre du côté d’Epic des plaintes pour abus de position dominante et concurrence déloyale déposées en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Et désormais en Europe. Dans un communiqué, l’éditeur explique que “Apple utilise son contrôle de l'écosystème iOS pour en tirer profit tout en bloquant ses concurrents et son comportement est un abus de position dominante et une violation du droit de la concurrence de l'UE”.
“Les consommateurs ont le droit d'installer des applications à partir des sources de leur choix et les développeurs ont le droit de rivaliser sur un marché équitable” s’exclame Tim Sweeney, le patron et fondateur d’Epic. “Nous ne resterons pas les bras croisés ni n’autoriserons Apple à user de sa domination de plate-forme pour contrôler ce qui devrait être un terrain de jeu numérique équitable”.
Multiples plaintes
Or en Europe, Apple fait l’objet de deux enquêtes antitrust lancées par la Commission. Spotify, qui attaquait Apple pour les mêmes raisons qu’Epic Games, avait été entendu par le régulateur, de même que des acteurs du livre qui avaient eux aussi porté plainte. Pour Margrete Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence de la Commission européenne, “il apparaît qu’Apple a obtenu un rôle de contrôleur d’accès (“gatekeeper”) s’agissant de la distribution des applications et du contenu aux utilisateurs des appareils populaires d’Apple”. La plainte d’Epic devrait apporter de l’eau au moulin de la Commission.