Le deuxième opérateur français a annoncé son intention de supprimer 1700 postes d’ici à 2025, dans le cadre d'un nouveau plan social après celui de 2016. L’État serait le coupable désigné après l’avoir interdit de recourir aux équipements 5G de Huawei.
Nouveau plan social chez SFR. Après avoir supprimé 5000 postes en 2016 dans le cadre d’un plan de réorganisation de ses effectifs, voici que le géant de la téléphonie mobile annonce en supprimer 1700 nouveaux postes d’ici à 2025, soit l’équivalent de 11 % de ses effectifs totaux.
C’est en tout cas ce qu’il faut lire entre les lignes d’un communiqué de presse intitulé « Transformations et Ambitions 2025 » et publié le 3 mars 2021, dont la décision a été justifiée par la « digitalisation accélérée du quotidien » provoquée par la crise du coronavirus et une baisse de fréquentation de ses magasins de l’ordre de 30 %.
Dans le détail, 400 salariés des 2300 de ses magasins auront le choix de partir librement. 1300 autres postes concerneront d’autres secteurs de l’entreprise. L’ensemble de ces départs interviendront courant 2021, précise le communiqué. Pour combler ces suppressions d’emploi, SFR annonce deux autres volets qui viseront à embaucher 1000 jeunes diplômés ainsi qu'à former 1000 apprentis par an.
Une conséquence de l’interdiction faite à l’équipementier Huawei ?
Pour SFR, l’un des coupables ne serait autre que l’État lui-même.
Parmi les raisons avancées, « une concurrence exacerbée, des tarifs toujours très bas, une croissance exponentielle des usages, un transfert des revenus vers les acteurs de l’Internet, ou une réglementation pénalisante » a pointé Grégory Rabuel, directeur général de SFR, dans une lettre interne aux équipes évoquée par Le Monde.
Cette « réglementation pénalisante » est très certainement une référence à l’interdiction faite à SFR et Bouygues de s’équiper de matériels Huawei ainsi que l’obligation de changer de fournisseur pour tout ou partie de leurs équipements déjà installés.
Les syndicats joints par Le Monde sont évidemment vent debout. Une polémique de plus pour SFR, déjà dans le collimateur des syndicats après avoir passé une partie de ses salariés en chômage partiel en mars dernier.