SMIC

  • Les États-Unis blacklistent 60 entreprises chinoises

    Le fabricant de semi-conducteurs SMIC fait partie de la liste et rejoindra d’autres entreprises chinoises interdites d’utilisation de produits d’origine américaine.

    Même à un mois de son départ de la Maison blanche, Donald Trump serre encore un peu plus la vis et intensifie sa lutte commerciale contre la Chine.

    60 entreprises chinoises, la plus connue étant le fabricant de microprocesseurs SMIC, ont été bannies de commercialisation de leurs produits avec les États-Unis, a déclaré le département du commerce américain dans un communiqué, confirmant les révélations de Reuters jeudi.

    « Cette action découle de la doctrine de fusion militaire chinoise et de preuves d’activités entre SMIC et plusieurs entités du complexe militaro-industriel », a précisé le département, motivant sa décision par l’intérêt de « protéger la sécurité intérieure » du pays.

    SMIC a toujours démenti être liée à l’industrie militaire chinoise, a rappelé Reuters.

    Les autres entités chinoises visées comprennent celles qui « autorisent les abus sur les êtres-humains, supportent la militarisation et les propriétés maritimes infondées en Mer de Chine, ayant acquis des articles américains en soutien à des produits de l’armée populaire de libération et les personnes impliquées dans le vol de secrets industriels américains », ajoute le département, cité par Bloomberg.

    SMIC rejoint une liste de 275 entreprises chinoises pour lesquelles l’utilisation de produits de technologie américaine est interdite. Cette liste comprend notamment Huawei ou Hikvision.

    La Chine a dénoncé la décision américaine vendredi 18 décembre, précisant qu’elle prendrait « toutes les mesures nécessaires Â» pour protéger ses intérêts.

  • Plusieurs industries frappées par une pénurie de microprocesseurs

    Fabricants automobiles, constructeur de consoles de jeu vidéo ou de PC, de nombreuses industries sont frappées par une pénurie de microprocesseurs, conséquence de la pandémie et de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine.

    Une seule pièce vous manque et tout est dépeuplé. Depuis une semaine, plusieurs secteurs industriels tirent la sonnette d’alarme face à une pénurie de microprocesseurs qui freine considérablement leur production, au point d'obliger à intervenir les pouvoirs exécutifs.

    Dans un contexte où la crise du coronavirus et la guerre économique entre les États-Unis et la Chine ont respectivement intensifié la demande de produits informatiques et réduit la production de microprocesseurs, la pénurie témoigne de l’importance prise par les composants électroniques dans le quotidien des consommateurs.

    En tête du cortège figure l’industrie automobile. General Motors a annoncé le 10 février fermer trois de ses usines aux États-Unis, Canada et Mexique, ont rapporté plusieurs médias américains en début de semaine dernière, obligé de réduire la production de ses véhicules par manque du précieux produit. General Motors a rejoint Ford, Honda ou encore Volkswagen et Renault, tous affectés et contraints aux mêmes décisions. L’industriel français a fermé plusieurs de ses usines pendant quelques jours, rapportait Le Figarola semaine dernière.

    60 milliards de dollars de perte

    Mais la pénurie frappe également d’autres industries où des entreprises comme AMD, Qualcomm ou encore Sony ont également affiché leur inquiétude face au manque de microprocesseurs. Et pour cause, l’industrie du PC affiche sa plus forte croissance depuis dix ans avec 10,7% au quatrième trimestre 2020 - portée par la massification du télétravail - selon des données recueillies par Gartner. Idem chez Sony, dont la dernière Playstation 5 peine à suivre le rythme des demandes.

    Face à l’ampleur de la crise, l’administration Biden a promis de prendre des mesures immédiates pour régler le problème, notamment la signature d’un décret présidentiel demandant « une revue exhaustive des chaînes de production de biens essentiels », rapporte le Financial Times. Même constat du côté de Bercy qui a organisé une réunion d’urgence, mercredi 10 février.

    La pénurie devrait coûter plus de 60 milliards de dollars de revenus rien que pour l’industrie automobile, a estimé la firme AlixPartners, cité par CNBC. Elle devrait durer jusqu’au milieu de l’année 2021 estime Lisa Su, la directrice d’AMD interrogée par CNBC. « Entre quatre à six mois » selon Bercy, cité par La Croix.

    Comment en est-on arrivé là ?

    La pénurie est la résultante de deux phénomènes. Le premier est évidemment la crise du coronavirus qui a considérablement changé les habitudes de vie et de consommations. La généralisation du télétravail et le besoin croissant d’appareils informatiques, de téléphones portables, PC ou appareils de domotique a fait exploser les besoins en microprocesseurs..

    La deuxième raison est en partie la conséquence de la guerre économique menée par Donald Trump contre la Chine et l’inscription de plusieurs entreprises chinoises sur une liste noire. L’ancien président des États-Unis avait blacklisté SMIC, un fabricant de microprocesseurs chinois, en décembre dernier par protectionnisme économique. Cette politique a notamment conduit Xiaomi à poursuivre le gouvernement américain.

    Conséquences ? Reuters rapporte l’exemple d’un constructeur obligé de se tourner vers une autre source, en l’occurrence Taiwan Semiconductor Manufacturing Co, déjà saturé par la demande. Bloomberg indiquait que le bannissement a forcé les industries à faire des stocks en amont de la décision et a les réserver à des produits essentiels chinois.