Une base en vente sur des sites malfamĂ©s contient les donnĂ©es de santĂ© de 500 000 Français. La provenance de ces donnĂ©es nâest pas encore confirmĂ©e, mais la Cnil a dâores et dĂ©jĂ sorti les griffes.
Ce nâest certainement pas la fuite de donnĂ©es du siĂšcle, mais elle inquiĂšte par son ampleur et par le type dâinformations dĂ©robĂ©es. Des pirates commercialisent en effet une base contenant les donnĂ©es de santĂ© de quelques centaines de milliers de Français. La fuite a Ă©tĂ© dĂ©couverte par Zataz, avant quâune enquĂȘte de LibĂ©ration ne confirme lâexistence de cette base de 491 939 fichiers contenant de nombreuses informations sensibles, allant du nom Ă lâadresse postale en passant par le nom du mĂ©decin, la date dâhospitalisation, le tĂ©lĂ©phone ou encore le numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale. LibĂ© nous apprend en outre que certaines entrĂ©es comportent des mentions telles que « Levothyrox », « grossesse » ou encore « sĂ©ropositif HIV », soit des pathologies et des traitements.
En rĂ©sumĂ©, ce sont plus de 400 000 Français et Françaises qui sont concernĂ©es par la fuite de leurs donnĂ©es personnelles, surtout leurs donnĂ©es de santĂ©. Des donnĂ©es qui, selon LibĂ©ration, datent de 2015 Ă 2020 et concernent principalement des laboratoires d'analyse situĂ©s dans les dĂ©partements du Morbihan, de l'Eure, du Loiret et des CĂŽtes-d'Armor. Nos confrĂšres ont poursuivi leurs investigations en interrogeant les labos et en leur dĂ©couvrant un point commun : tous utilisent ou ont utilisĂ© un mĂȘme logiciel de saisie de renseignements mĂ©dico-administratifs, commercialisĂ© par Dedalus France.
La Cnil sur le coup
Hier, dans un communiquĂ© quelque peu surrĂ©aliste, Dedalus signale avoir âĂ©tĂ© mentionnĂ© dans des articles de presse relatant des fuites de donnĂ©esâ, lâentreprise nâĂ©tant ainsi vraisemblablement pas au courant dâune possible faille de sĂ©curitĂ©. Elle ajoute quâune âenquĂȘte approfondie est en cours avec le support dâune Ă©quipe dâexperts indĂ©pendantsâ et se dit âaux cĂŽtĂ©s des laboratoires et de leurs patients dont les informations ont Ă©tĂ© divulguĂ©esâ.
La Cnil a quant Ă elle rĂ©agi en annonçant procĂ©der âactuellement Ă des contrĂŽles pour constater officiellement la mise Ă disposition du fichierâ. Les informations Ă la disposition du gendarme des donnĂ©es personnelles vont dans le sens dâune violation de donnĂ©es âdâune ampleur et dâune gravitĂ© particuliĂšrement importanteâ. Et la Cnil de rappeler que, dans ce genre de situation, les Ă©tablissements concernĂ©s ont lâobligation de notifier la Cnil ainsi que leurs utilisateurs, et accessoirement âlâobligation dâassurer la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es quâils traitent par des moyens proportionnĂ©s aux risques, et tout particuliĂšrement pour des donnĂ©es sensibles telles que les donnĂ©es de santĂ©â.