Virus: la France déconfine prudemment, situation "préoccupante" en Allemagne

La France a annoncé jeudi un prudent déconfinement pour le 15 décembre, remplacé par un couvre-feu qui s'appliquera même le 31 décembre, à l'heure où la situation sanitaire de l'épidémie de Covid-19 se dégrade en Europe et devient particulièrement "préoccupante" en Allemagne.

Vue aérienne du cimetière Ortakoy, le principal lieu d'inhumation des victimes du Covid-19 de la capitale turque Ankara, le 10 décembre 2020

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, un comité d'experts indépendants examinait en public les données du vaccin du duo américano-allemand Pfizer/BioNTech afin de recommander ou non son autorisation - un exercice de transparence inédit dans le monde.

L'Agence américaine du médicament (FDA) prendra sa décision finale dans les prochains jours. L'issue ne laisse guère de doute, a fortiori après la validation jeudi des résultats d'efficacité et de sécurité du remède dans la revue médicale américaine la plus cotée, le New England Journal of Medicine.

"C'est un triomphe", écrit à propos du vaccin le rédacteur en chef de la revue, Eric Rubin, par ailleurs membre du comité d'experts américain.

Une fois le vaccin approuvé aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde (au moins 289.450 morts et plus de 15,3 millions de personnes contaminées), restera à le distribuer - une tâche coordonnée par le gouvernement fédéral et confiée au secteur privé.

- Couvre-feu au Réveillon -

En France, le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi soir un déconfinement prudent pour le 15 décembre. 

Les attestations de déplacement sont supprimées, mais la réouverture des musées, cinémas et théâtres est repoussée de trois semaines, "le télétravail restera la règle" et un couvre-feu sera appliqué à partir de 20H00 tous les jours, à l'exception de la soirée de Noël.

Le 31 décembre, qui "concentre tous les ingrédients d'un rebond épidémique", sera également soumis au couvre-feu, a indiqué M. Castex.

La France vit un deuxième confinement depuis le 30 octobre, après celui du printemps qui avait duré presque deux mois. 

Le président Emmanuel Macron avait défini un seuil de 5.000 nouveaux cas par jour pour pouvoir déconfiner. Or l'objectif semble s'éloigner: 13.750 cas positifs ont encore été enregistrés en France jeudi.

"Nous sommes sur une sorte de plateau", a reconnu le Premier ministre, et l'objectif, tout en permettant "de profiter des fêtes de fin d'année", est de "réduire le risque de devoir vivre un troisième confinement dans les prochains mois".

L'inquiétude est également forte dans plusieurs pays voisins. 

En Allemagne, la hausse du nombre d'infections au Covid-19 est "préoccupante" et "a même empiré depuis la semaine dernière", a estimé jeudi l'Institut de veille sanitaire Robert-Koch (RKI), pour lequel de nouvelles restrictions doivent "être considérées" - comme l'avait déjà déclaré la chancelière Angela Merkel la veille. 

Le pays a enregistré jeudi 23.679 nouveaux cas de coronavirus - un record - et 440 décès. La veille, le nombre de morts en une seule journée avait atteint un record, à 590.

L'Allemagne, présentée comme le "bon élève" de l'Europe durant la première vague au printemps, a enregistré depuis l'apparition du virus 1,2 million d'infections et plus de 20.000 morts, selon les données du RKI.

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe (plus de 63.000 morts), le ministre de la Santé Matt Hancock, "particulièrement préoccupé" par une flambée de cas à Londres et dans le Sud-Est, a annoncé une campagne de dépistage chez les jeunes des zones les plus touchées.

Le gouvernement tchèque a prorogé jeudi jusqu'au 23 décembre l'état d'urgence devant le rebond du nombre de contaminations, demandant depuis mercredi aux restaurants de fermer à 20H00.

Dans le domaine économique, la Banque centrale européenne a renforcé jeudi son imposant dispositif de soutien à l'économie de la zone euro, toujours minée par la pandémie en attendant le déploiement des vaccins.

Parallèlement, les dirigeants de l'UE, réunis en sommet, sont parvenus à un compromis permettant de débloquer le plan de relance européen post-Covid de 750 milliard d'euros. 

- Au moins 1.570.398 morts -

En Russie, critiquée pour sa méthodologie de calcul des morts du coronavirus, l'agence des statistiques Rosstat a enregistré en octobre près de 50.000 décès supplémentaires par rapport à octobre 2019 - un total beaucoup plus élevé que le nombre de morts déclarés du coronavirus.

205.500 personnes sont décédées en octobre, faisant du mois d'octobre 2020 le plus meurtrier en Russie depuis plus de 10 ans.

Entre avril et fin octobre 2020, la surmortalité en Russie s'élève désormais à quasiment 165.000 morts par rapport à l'an passé, alors que depuis le début de la pandémie, seulement 45.280 morts du Covid-19 ont été officiellement enregistrés.

A l'échelle mondiale, la pandémie a fait au moins 1.570.398 morts et contaminé plus de 68,8 millions de personnes depuis fin décembre 2019.

L'Agence européenne des médicaments (AEM), cible d'une cybertattaque pendant deux semaines, a assuré jeudi que le calendrier de livraison des vaccins ne serait pas "impacté". "Nous sommes entièrement opérationnels", a déclaré la directrice générale de l'agence, Emer Cooke.

La Fondation  Bill et Melinda Gates a annoncé qu'elle allait injecter 250 millions de dollars (206 millions d'euros) supplémentaires dans la campagne internationale pour combattre la pandémie de coronavirus.

Une partie de ces fonds sera consacrée à la distribution de vaccins dans des régions d'Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

L'Afrique du Sud, pays le plus touché du continent par le coronavirus, fait désormais face à une "deuxième vague", a annoncé mercredi soir le ministre de la Santé, Zweli Mkhize.

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Source : AFP