Castex plaide à Bruxelles pour une régulation "beaucoup plus forte" des réseaux sociaux

Le Premier ministre français Jean Castex a souligné vendredi à Bruxelles l'urgence d'une "régulation beaucoup plus forte" des réseaux sociaux, après la décapitation de l'enseignant Samuel Paty.

Le Premier ministre français Jean Castex et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le 23 octobre 2020 à Bruxelles

Le chef du gouvernement a rencontré le commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique, Thierry Breton, qui doit présenter le 2 décembre une législation sur les services numériques ("Digital Services Act), destinée à mieux réguler les géants de la tech, en matière de gestion des données, de désinformation et discours de haine notamment.

"Je lui ai fait valoir l'importance pour la France de progresser très rapidement sur une régulation beaucoup plus forte de ces réseaux", a déclaré le chef du gouvernement aux côtés de l'ancien ministre de l'Economie.

"Il est impossible et inconcevable qu'ils puissent permettre de porter des incitations au terrorisme, à la haine et à tout vecteur qui puisse de près ou de loin favoriser la commission d'actes comme ceux dont hélas la France a été victime ces jours derniers", a ajouté M. Castex, lors d'une brève déclaration à l'issue de la rencontre.

Thierry Breton a indiqué que les "préoccupations légitimes" et "les ambitions" de Paris sur cette question "rejoignent celles de la Commission européenne". "Nous saurons en tenir compte" dans le Digital Services Act, a-t-il assuré.

Les réseaux sociaux se sont retrouvés une nouvelle fois sur la sellette après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, mais la marge de manoeuvre pour toute réforme est limitée par le droit à la liberté d'expression.

Jean Castex a annoncé mardi vouloir créer un nouveau délit de "mise en danger par la publication de données personnelles" sur internet.

A Bruxelles, le Premier ministre a aussi rencontré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à qui il a exposé le contenu du plan de relance français, "en particulier toutes les actions et crédits qui seront consacrés à la transition écologique et au développement du numérique, sujets sur lesquels la commission nous apporte un soutien tout à fait significatif".

"J'ai insisté pour que les préfinancements et les décaissements de l'Europe, je vous rappelle que l'enjeu se situe à 40 milliards d'euros, puissent intervenir dans les meilleurs délais possibles", a-t-il ajouté.

Source : AFP