Alors que l’opérateur bénéficie d’un sursis, Infranum a pris position en faveur du maintien d’un acteur opérant uniquement sur le marché de gros. Et demande du gouvernement qu’il soutienne cette position déjà formulée par l’Arcep, alors que la perspective d’un rachat par Bouygues semble l’option la plus plausible.
Il y a une semaine, Kosc a été sauvé de la liquidation. Placé en redressement judiciaire, l’opérateur doit désormais trouver un repreneur (ou de nouveaux investisseurs) pour survivre. Vendredi, dans les colonnes de La Tribune, Sébastien Soriano appelait de ses vœux « la prolongation de cette activité, que ce soit via un adossement différent avec ses investisseurs, ou à travers une reprise du groupe ». En effet, malgré ses difficultés, Kosc a su faire « son trou avec son modèle « wholesale only » » ajoute le président de l’Arcep. « Ce modèle a beaucoup de vertus pour le développement de la concurrence ». D’où l’inquiétude de ses clients, les opérateurs alternatifs, à l’annonce de la menace de liquidation du vendeur de liens fibre.
Mais en l’état, les options les plus probables sont une reprise par Free ou Bouygues, qui ne font pas de mystère de leur souhait de conquérir un marché entreprise trusté par Orange et, dans une bien moindre mesure, SFR. Une option qui inquiète : les deux opérateurs ne sont pas neutres, contrairement à Kosc, et commercialisent leurs propres offres Fibre aux entreprises. Dans un communiqué, la fédération InfraNum se fait l’écho de ces préoccupations.
« Devant le tribunal de commerce, le repreneur n'aura aucune obligation légale de conserver l'objectif premier de Kosc ni la stratégie souhaitée par le régulateur, c'est à dire demeurer un opérateur de gros neutre et engagé pour dynamiser la concurrence sur le marché entreprise » écrit la fédération. « Soit c'est un acteur neutre qui sort de cette reprise, avec des engagements officiels, soit l'ARCEP devra prendre ses responsabilités à nouveau pour des actions de régulation fortes et rapides dans le cadre du nouveau cycle d'analyse de marché ».
Un acteur wholesale only ?
InfraNum en profite au passage pour saluer la position de l’Arcep, faisant remarquer que le régulateur a, depuis 2013, « écarté la mise en œuvre de remèdes d'offres activées réclamés par les petits opérateurs […] pour tout miser sur Kosc lors de sa dernière analyse de marché en 2017 ». Un pari risqué, comme on le constate aujourd’hui. D’autant que Sébastien Soriano, s’il privilégie l’option d’un acteur wholesale only, n’exclut aucune hypothèse. « On verra bien l'identité des personnes qui s'intéressent à Kosc, et l'organisation qu'ils proposent. L'important, c'est qu'une activité de gros volontariste soit structurellement garantie » souligne-t-il.
InfraNum, pour sa part, envisage plusieurs cas de figures : « un opérateur intégré, un opérateur de RIP ou encore un agrégateur qui souhaiterait monter en gamme ». « Quel que soit le résultat de cette liquidation, nous estimons que le choix des repreneurs potentiels est à la fois restreint et polarisé en matière de positionnement stratégique » ajoute la fédération, qui souligne que du fait de sa situation, Kosc est désormais moins cher, « le futur repreneur de Kosc pourra opter pour une reprise partielle et l'effacement potentiel d'une partie de la dette ». Mais pour l’heure, aucun membre d’InfraNum ne s’est officiellement manifesté, bien qu’un groupe d’opérateurs alternatifs aient pu, à un moment, songer se positionner.
C’est désormais au gouvernement que la fédération demande des garanties et « une position claire ». « Nous n'imaginons pas que l'Etat reste spectateur devant la possibilité d'une telle débâcle. Il ne s'agit pas tant de l'entreprise Kosc que de la pérennité du développement des opérateurs qui en sont clients, du sauvetage des milliers d'emplois associés sur le territoire et, in fine pour le Gouvernement d'assumer le choix politique de la numérisation des entreprises en passant des paroles aux actes ».
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