Le DevOps est une approche visant à favoriser la collaboration et la coordination autour d’un projet informatique, entre les développeurs (Dev) et les équipes en charge de l’opération des plateformes (Ops). Au-delà du confort qu’il représente pour les équipes, adopter le DevOps permet surtout de mieux répondre aux besoins des sociétés : créer des applications plus performantes et plus fiables, avec une vélocité accrue qui est devenue indispensable pour se faire une place sur son marché.
La mise en œuvre de la méthodologie DevOps passe donc par la collaboration des équipes, mais elle nécessite également de bien choisir et de bien utiliser les outils et technologies adaptés à ce fonctionnement.
Note : dans cet article, nous utilisons les mots « application » et « produit ». Mais suivant l’activité de votre société, il peut également s’agir d’un « logiciel », ou d’un « service » IT.
Le DevOps, concrètement c'est quoi ?
Le DevOps repose sur de nombreuses pratiques techniques qui peuvent se conjuguer entre elles. On peut les regrouper macroscopiquement dans les catégories suivantes.
Les microservices
Avec les microservices, une application n’est plus vue comme un seul « bloc » comme c’était le cas dans l’approche traditionnelle monolithique. Elle se décompose en plusieurs services autonomes, qui communiquent entre eux. Chaque service pourrait être vu comme une petite application, beaucoup plus simple que l’application complète, qui peut alors être gérée de A à Z par une seule équipe pluridisciplinaire.
Les microservices offrent une flexibilité non négligeable, en permettant de faire évoluer certaines parties d’une application, sans devoir systématiquement la redéployer dans son intégralité.
Les conteneurs
Les conteneurs peuvent être considérés comme une alternative plus légère aux machines virtuelles. Grâce à des outils comme Docker, il est possible d’isoler une application dans un conteneur qui regroupe tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement de celle-ci.
Dans le cadre d’une approche DevOps, les conteneurs permettent donc aux développeurs de travailler facilement sur une partie du code de l’application, ou sur un microservice, de manière isolée. Les conteneurs pouvant s’exécuter partout, indépendamment de l’infrastructure sous-jacente, ils offrent aux développeurs une autonomie accrue.
Si vous travaillez sur des applications relativement complexes, vous pourrez rapidement être amenés à gérer un grand nombre de conteneurs, ce qu’il est difficile de faire manuellement. Heureusement, des solutions d’orchestration de conteneurs telles que Kubernetes existent. Kubernetes permet d’automatiser et de simplifier la gestion des différentes ressources nécessaires au bon fonctionnement des applications conteneurisées.
L’intégration et le déploiement continus (CI/CD)
L’intégration continue consiste à automatiser l’intégration régulière des modifications de code dans un dépôt central, où sont ensuite réalisés des tests, eux aussi automatisés. Cela permet aux équipes d’avoir un retour rapide sur le fonctionnement de ce qui a été livré, et de pouvoir également corriger rapidement d’éventuels bugs. La centralisation du code facilite l’intégration par diverses équipes.
Le déploiement continu, qui est la suite de l’intégration continue, permet quant à lui d’automatiser le déploiement d’une application sur les différents environnements (à des fins de test ou en production, sur les différentes plateformes utilisées pour héberger l’application). Cela apporte de la vélocité, facilite et fiabilise le processus, en limitant les actions manuelles et en renforçant l’autonomie des développeurs
La CI/CD est un cycle continu et vertueux de bout en bout : on anticipe les problèmes de production au niveau du développement, on enrichit le développement avec ce dont on a besoin en production, etc.
L’observabilité
L’observabilité est l’un des concepts phares dans la création d’applications dites « Cloud Native ». Elle a pour but de mesurer l’état d’un système en temps réel, afin de pouvoir réagir rapidement en cas de problème, en ayant un maximum d’éléments à disposition pour identifier son origine.
On peut distinguer la supervision « système » (CPU, mémoire, stockage, réseau…) sur la plateforme qui héberge l’application et l’observabilité « applicative » qui s’intéresse au fonctionnement de l’application en elle-même (et des conteneurs lorsque l’application est conteneurisée). Il est cependant intéressant de mettre en relation les deux, car il y a naturellement souvent des corrélations.
L’Infrastructure as Code
L’Infrastructure as Code consiste à gérer de manière centralisée et dynamique des infrastructures informatiques grâce à des lignes de code, simple à auditer et versionner, qui vont utiliser les API mise à disposition par le fournisseur d’infrastructure (cloud-provider, solution de virtualisation…) pour instancier toute forme de ressources (machine virtuelle, stockage, réseau…).
L’objectif est de s’appuyer sur une base d’inventaire de référence de l’infrastructure et d’automatiser les tâches de déploiement et de configuration. Ceci permet notamment d’améliorer l’efficacité et le confort des équipes infrastructures, d’éviter les dérives pouvant être liées aux opérations manuelles, et de faciliter la gestion centralisée de l’infrastructure par une équipe pluridisciplinaire.
Adopter le DevOps : quels bénéfices pour une société ?
Maintenant que nous avons vu dans les grandes lignes sur quelles pratiques techniques peut s’appuyer l’approche DevOps, venons-en à ce qui nous intéresse le plus : les bénéfices concrets que son adoption peut apporter à une société.
Accélérer le TTM et améliorer la qualité du produit
Lorsque l’on développe une application ou un produit, l’un des principaux enjeux est d’être en mesure de l’introduire rapidement sur le marché, et de la faire évoluer rapidement pour apporter de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs, tout en garantissant un bon niveau de qualité (performance, disponibilité du service…). Or, dans un mode de fonctionnement classique, avec les équipes de développement, d’exploitation ou encore de produit qui travaillent de manière cloisonnée, en n’étant pas toujours alignées, cela impacte fortement le « Time To Market ».
De plus, sans automatisation, tout est plus long à chaque étape, du développement à la production, en passant par les tests et la sécurisation, avec également plus de risques d’erreurs humaines. Outre la collaboration des équipes, l’automatisation par l’Infrastructure as Code et l’intégration et le déploiement continus permettent aussi d’accélérer le cycle de vie du produit. Les équipes peuvent se concentrer uniquement sur la qualité, et non plus sur des tâches annexes. Les bugs sont également identifiés et corrigés beaucoup plus rapidement.
Travailler en mode DevOps permet donc d’être plus agile, de mieux répondre aux attentes des utilisateurs de l’application toujours plus exigeants, et ainsi de garder une longueur d’avance sur la concurrence.
Faciliter la vie des équipes
Le fonctionnement DevOps a non seulement des impacts positifs sur le produit, mais également sur les équipes. En effet, il ne consiste pas simplement en la mise en place d’un certain nombre d’actions : c’est une vraie philosophie ayant pour but de favoriser la communication et la coordination du travail des équipes.
Le DevOps efface d’une certaine façon la frontière entre les différentes équipes. Elles travaillent alors réellement ensemble autour d’un projet, avec un seul et même objectif : délivrer le plus efficacement possible, avec une qualité optimale. Le fait que les problématiques d’exploitation soient prises en compte dès le développement, et inversement que les besoins en termes d’infrastructures soient anticipés, évite de nombreux soucis.
Comme nous l’avons vu, chacune des pratiques « techniques » DevOps en elles-mêmes facilite par nature également le travail des équipes, en offrant plus de flexibilité, de confort, et en automatisant les tâches répétitives qui peuvent l’être.
Favoriser la sécurité au cours du processus de développement : le DevSecOps
Dans un monde où les cyberattaques deviennent monnaie courante, l’aspect sécurité ne doit surtout pas être négligé. Le terme « DevSecOps » est souvent employé pour désigner le fait que la sécurité fait partie intégrante du processus DevOps. Ce n’est plus uniquement une équipe sécurité dédiée qui en a la responsabilité, elle est prise en compte dans l’ensemble de la chaîne de production, des développeurs jusqu’aux équipes infrastructure.
Par exemple, l’intégration de tests de sécurité automatisés à chaque étape du cycle de développement, dans la CI/CD notamment, permet de garantir un certain niveau de sécurité sur les différents composants de l’application. Les tests sont réalisés systématiquement, et les éventuelles failles sont identifiées et corrigées avant la mise en production.
Si des incidents de sécurité devaient malgré tout se produire en production, l’implémentation du DevOps et de l’automatisation à tous les niveaux permet aux équipes de réagir rapidement et de préserver la production.
Quelques points de vigilance vis-à-vis du DevOps
Si l’adoption du DevOps peut apporter de nombreux bénéfices, la transition d’un fonctionnement classique à un fonctionnement en mode DevOps doit être bien préparée pour emporter l’adhésion des équipes et être une réussite collective : d’un point de vue organisation et partage des responsabilités entre les équipes, d’un point de vue plus technique avec l’adoption des nouveaux outils et des nouvelles technologies. Concernant cette adoption technique, voici les principaux points de vigilance à avoir à l’esprit.
Disposer de l’expertise technique
Travailler en mode DevOps nécessite une expertise pointue et bien particulière, en rupture avec l’approche traditionnelle de développement et d’opération des applications et produits IT. La compétence et l’expérience sur ces technologies sont rares et souvent difficiles à trouver, avec des ingénieurs spécialistes qui sont peu nombreux et donc très demandés.
Que vous souhaitiez former vos équipes existantes ou recruter de nouveaux profils, le fait de bénéficier de conseils avisés d’experts en la matière peut vous faire gagner un temps conséquent, permettre d’éviter de nombreuses erreurs, et de fluidifier l’adoption de ces nouvelles technologies. Pour cela, vous pouvez vous rapprocher d’une société comme Enix.io, expert DevOps qui pourra vous accompagner dans la conception et la mise en place des outils adaptés à vos besoins jusque dans l’opération de vos plateformes et applications.
Adopter une approche progressive
Nous l’avons vu, au-delà de l’aspect technique, le DevOps est avant tout une méthodologie et une philosophie qui doivent être adoptées par tous pour que cela fonctionne. Trop souvent négligée, la bonne adhésion des équipes est primordiale. Il faudra pour cela mettre en avant les bénéfices que ce nouveau mode de fonctionnement peut apporter à chacun, et le mettre en œuvre progressivement pour permettre aux équipes de s’adapter.
L’idéal est de commencer sur un périmètre réduit et bien identifié puis d’adopter une approche itérative : se concentrer d’abord sur une application seulement, ou sur une partie de la plateforme seulement, construire une CI/CD simple et la faire évoluer par étapes, etc. Le premier pas est souvent le plus compliqué, ensuite on peut intégrer progressivement les outils et technologies ainsi que l’automatisation liés au DevOps sur l’ensemble des projets, avec les ajustements nécessaires au fur et à mesure. Les premiers succès encouragent généralement assez vite toutes les équipes à généraliser ces méthodes.
Choisir les bons outils et bien les utiliser
Le choix des outils et des technologies aura également un impact non négligeable sur la manière dont le passage au DevOps va se dérouler. Il faudra pour cela commencer par faire le point sur les outils déjà utilisés, identifier ceux qui pourraient s’intégrer au nouveau fonctionnement, ceux qu’il faudra remplacer ou faire évoluer.
Si certains outils DevOps sont plus plébiscités que d’autres, il n’existe pas de liste toute faite des meilleurs outils, et le choix de ceux-ci dépendra de votre métier et de ses exigences, de votre organisation interne ou de l'appétence de vos équipes. Des grands types d’outils et des exemples de technologies qu’il vous faudra probablement maîtriser pour passer au DevOps :
- Gestion de code source (basés généralement sur Git)
- Déploiement et orchestration de conteneurs (Docker, Kubernetes, Nomad, Helm, etc.)
- Intégration et déploiement continu (Gitlab CI, Github Actions, Dagger, Jenkins, etc.)
- Automatisation (Terraform, Ansible, Flux, ArgoCD, etc.)
- Monitoring (Prometheus, Grafana, Kibana, etc.)
- …
Pour vous y retrouver dans ce nouvel écosystème technologique, vous pouvez faire appel à un spécialiste du DevOps et du Cloud Native. Chez Enix.io, nous pouvons vous accompagner de bout en bout : de la conception jusqu'à la production, en passant par la formation. Pour que votre transformation DevOps se fasse en douceur et qu’elle soit un réel succès pour votre société et vos équipes !