La branche mémoire du groupe japonais réussira-t-elle un jour à se vendre ? Après un premier round opposant Foxconn à un consortium mené par un fonds japonais, la victoire semblait acquise pour le second. Mais Western Digital est passé par là.
Il était urgent pour Toshiba de vite céder son activité de puces mémoire NAND. Refusant que Foxconn mette de nouveau la main sur un fleuron industriel nippon, le groupe avait préféré fin juin l’offre de l’Innovation Network Corporation, fonds japonais public-privé, adossé à l’Américain Bain Private Equity et la Banque du Développement du Japon, rejoint par le constructeur coréen Hynix.
L’affaire semblait pliée, jusqu’à ce qu’un troisième larron vienne jouer les trouble-fête. Western Digital a annoncé ne pas être favorable à cette opération. Et puisque sa filiale SanDisk est associée à Toshiba dans une joint-venture, l’Américain estime que « la tentative de Toshiba de faire de son activité mémoire une entreprise séparée filialisée et de la vendre est explicitement interdite sans l'accord de SanDisk ».
Ne manque plus qu’un retour de Foxconn
Toshiba avait tenté dans un premier temps de renvoyer Western Digital dans les cordes, estimant qu’aucune clause de l’accord liant les deux entreprises n’était violée. Mais, de fait, les discussions avec INCJ étaient bloquées. Et voici que la presse économique de l’archipel nous apprend que les négociations pour le rachat de l’activité puces mémoire se poursuivent… avec Western Digital.
L’Américain mettrait 18 milliards de dollars sur la table, fort du soutien de nul autre qu’INCJ qui a retourné sa veste et abandonné un premier consortium américano-japonais pour en rejoindre un autre. Toshiba, de son côté, accepterait de bon cœur ces nouvelles négociations : il cherche à clore l’opération d’ici à la fin de l’année, sans quoi il risque de publier un nouvel exercice fiscal dans le rouge et s’exposer à des sanctions sur la place financière nippone.