L’héritier de Samsung Lee Jae-Yong condamné à cinq ans de prison

Promis à un avenir radieux à la tête du géant Samsung, Lee Jae-Yong a été condamné à cinq ans de prison pour corruption et parjure. L’affaire dans laquelle il est impliqué avait mené à la destitution de la présidente sud-coréenne. 

Grandeur et décadence : ce n’est pas d’un empire dont nous parlons, mais d’un homme. Lee Jae-Yong, héritier de son grand-père Lee Byung-Chul et jusqu’alors vice-président de Samsung, va passer les prochaines années en détention. Il a été condamné à cinq ans de prison après avoir été reconnu coupable de corruption et de parjure dans ce que les médias locaux ont appelé « le procès du siècle ». 

Troisième fortune de Corée du Sud avec environ 6 milliards d’euros, Lee Jae-Yong est effectivement au cœur d’un scandale dont les ramifications vont jusqu’à la présidence. Rappelons que la vaste enquête menée par la police a conduit à la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geung-Hye le 9 décembre 2016. Mi-février, Lee Jae-Yong avait été placé en détention provisoire avant d’être inculpé pour corruption le 1er mars 2017

Lee Jae-Yong lors de son inculpation en mars dernier.

Vers une régulation des chaebols

Son crime ? Avoir notamment versé de l’argent à des fondations. Mais ces « donations » auraient servi à appuyer l’autorisation pour la fusion de deux filiales du groupe, Cheil Industries et Samsung C&T. On dit aussi que cela aurait permis une plus rapide prise de commande du chaebol (conglomérat industriel) par Lee Jae-Yong. Son père, Lee Kun-hee, chairman du conglomérat Samsung, est en effet fragilisé depuis qu’il a été victime d’un infarctus en 2014. 

En Corée du Sud, la puissance voire l’impunité des chaebols est souvent décriée. Cette affaire a aussi mené le 9 mai dernier à l’élection du président Moon Jae-In, lequel a promis une loi sur la moralisation des conglomérats industriels qui pèsent énormément dans le PIB local. Pour mémoire, d’autres chaebols ont déjà été éclaboussés par des affaires : le président de SK Telecom a été condamné à 4 ans de prison en 2013, de même que celui de Hyundai en 2007, avant d’être gracié.