Bercy veut revoir la TVA sur les offres presse de Bouygues Télécom et SFR

Depuis qu’ils proposent des abonnements à des titres de presse au sein de leurs forfaits mobiles, les deux opérateurs en profitent pour appliquer un taux de TVA à 2,1%. Ce qui ne plaît pas à Bercy, qui perd des centaines de millions d’euros. 

L’histoire ne pouvait décemment pas durer longtemps : en 2016, SFR annonçait une restructuration en trois entités, Télécoms, Médias et Publicité. Et l’opérateur offrait alors gracieusement à un grand nombre d’abonnés mobiles l’accès à des titres comme Libération, L’Expansion ou L’Étudiant. Bonne nouvelle ! Mais surtout pour SFR qui ce faisant, se permettait d’appliquer un taux de TVA super réduit à 2,1% au lieu de 20%. 

Le portail SFR presse propose l'accès à de nombreux titres de presse.

Sur des dizaines de milliers de clients, cela représente une économie entre 300 et 400 millions d’euros par an en TVA à ne pas verser au fisc pour l’opérateur, estime le journal Les Echos. Depuis qu’il fait de même avec l’offre LeKiosk, Bouygues Télécom gagnerait quant à lui environ 200 millions d’euros. 

On imagine que la réaction de Bercy, alerté par Free notamment à ce sujet, est épidermique à l’heure où toutes les rentrées d’argent dans les caisses sont bonnes à prendre. S’en est suivi ce tweet du 1er septembre de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics :

Que veut-il dire? Que le taux réduit de TVA à 2,1% s’applique sur les revenus réels liés à la presse. Et donc qu’il n’est pas possible pour SFR et Bouygues Télécom, en l’occurrence, de continuer à appliquer un taux réduit de manière aussi grossière. En revanche, si Bercy persévère dans cette voie cela signifie pour les opérateurs qu’ils devraient mettre en place un système de comptage des magazines effectivement téléchargés par les clients.