En juillet, SFR annonçait vouloir fibrer 80% du territoire sur fonds propres d’ici 2022. L’annonce a eu l’effet d’une bombe dans le milieu, notamment à l’heure où le gouvernement cherche les meilleures solutions pour tenir ses propres engagements du plan France THD et où il cherche également à dépenser le moins possible. Mais au-delà de l'effet d’annonce, le projet de SFR laisse encore perplexe.
Fin juillet, le PDG d’Orange Stéphane Richard avait parlé d’un projet qui « n’a pas de sens ». Les vacances d’été passées, c’est au tour du secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi d’ajouter son grain de sel : « Cette proposition spécifique (...) n‘est pas encore accompagnée d‘un plan opérationnel qui explique comment c‘est faisable », explique-t-il aux Echos.
Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au Numérique
Si SFR maintenait et achevait effectivement son plan, cela représenterait une économie de 3 milliards d’euros pour le gouvernement. Mais « il n'y avait pas le chèque dans l'enveloppe », sourit Mounir Mahjoubi. En réalité, le secrétaire d’État au Numérique semble méfiant car le projet de SFR va à contre-sens de ce qui est construit depuis des années, à savoir un financement réparti entre les initiatives publiques (avec les RIP) et privées. « Il y a tout un modèle économique qui s'est construit et qui permet de créer des réseaux qui vont se pérenniser, durer dans le temps, et qu'il ne faut pas casser, qu'il ne faut pas briser », rappelle-t-il.