Le Chief Security Officer du réseau social confirme que 100 000 dollars ont été dépensés en publicité durant la campagne présidentielle qui étaient reliés à des faux comptes majoritairement hors de Russie mais supposément liés à une entreprise russe. 50 000 dollars ont par ailleurs été investis depuis des comptes russes ou en langue russe.
L’enquête sur les possibles interférences russes dans la campagne présidentielle américaine se poursuit et Facebook vient de livrer aux autorités les résultats de ses propres investigations. L’information diffusée par Alex Stamos, Chief Security Officer, est accessible à cette adresse https://newsroom.fb.com/news/2017/09/information-operations-update/
Facebook insiste sur le fait qu’il ne s’agissait pas, en majorité, de pure propagande électorale en faveur de l’un ou l’autre des candidats mais de messages publicitaires sur des thèmes sociaux et politiques visant à amplifier les divisions entre les différents camps : statut des armes, de l’immigration, des causes raciales, des préférences sexuelles. Facebook précise également que les 470 « faux comptes » qui ont procédé à ces achats ont été fermés. Plusieurs médias américains indiquent qu’il s’agit d’une « ferme » russe délivrant de la propagande pro-kremlin et que les liens avec la Russie sont avérés. Si Facebook confirme que les comptes étaient liés, l’entreprise précise également qu’ils opéraient en dehors de la Russie. La question de savoir si les Russes sont derrière cette opération ne semble donc pas prouvée pour le réseau social.
25% de ces annonces étaient ciblées géographiquement mais Facebook n’a pas communiqué au public les lieux. L’entreprise indique également avoir trouvé pour 50 000 dollars de publicités provenant de Russie ou dont la langue de transaction était le Russe même si cela émanait d’adresses IP américaines.
Le Washington Post souligne que « même si les montants dépensés sont faibles par rapport aux coûts globaux d’une campagne électorale, le fait qu’une entreprise russe puisse adresser des messages politiques pose des questions sur le fait que les Russes aient pu recevoir des consignes de la part d’Américains pour agir en ce sens – une question que certains démocrates se posent depuis plusieurs mois ».
Syllogisme
Sans vouloir dénigrer notre prestigieux confrère qui appartient aujourd’hui à Jeff Bezos, nous trouvons que le « Post » va un peu vite en besogne et se livre à un curieux syllogisme. Leur raisonnement semble être le suivant : Il s’agit de la propagande venant de Russie (ce que ne dit pas Facebook). C’est de la propagande en faveur de Donald Trump. Donc les républicains sont derrière et sont complices, voire donneurs d’ordre. A un moment où les « fake news » sont de plus en plus présentes, où Facebook a annoncé vouloir renforcer les contrôles et suspendre les comptes les relayant (ce que certains qualifient de censure), à un moment où nous autres journalistes sommes suspectés de partialité, d’absence de rigueur, quant ce n’est pas tout simplement de nullité, nous sommes surpris qu’un journal aussi sérieux que le Washington Post se livre à ce genre d’amalgames. Ceci ne pourra que renforcer la détermination de certains qui voient un complot pour tenter de destituer le président Trump.