Après Facebook, Twitter dévoile à son tour que le média Russia Today a dépensé 274 000 dollars en contenus sponsorisés pendant l’élection américaine de 2016. Le site de microblogging dit avoir partagé d’autres informations confidentielles avec les représentants du congrès en charge de l’enquête sur les soupçons d’ingérences russes.
Twitter vient d’indiquer que le site Russia Today (RT), présenté comme très proche du Kremlin, avait financé le sponsoring de 1 823 tweets qui visaient essentiellement le marché américain. La réponse très ironique de RT par la voix de sa rédactrice en chef ne s’est pas fait attendre : « Twitter vient de révéler des informations incroyables au Congrès : nous avons dépensé de l’argent pour nos campagnes publicitaires. Comme le font les autres sociétés de médias ailleurs dans le monde », a précisé Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT. « Nous allons aller encore plus loin et le reconnaître sincèrement : nous plaçons de la publicité dans les aéroports, les taxis, les panneaux d’affichage, sur Internet, à la télévision ainsi qu’à la radio », a-t-elle ajouté.
De fait, ce que vient de dévoiler Twitter apparaît bien léger. Plus léger encore est le travail réalisé à partir des comptes Facebook suspects. « Sur les quelque 450 comptes récemment pointés par Facebook dans le cadre de ses recherches, nous avons trouvé que 22 d’entre eux avaient des comptes Twitter correspondants », a aussi indiqué Twitter jeudi, ajoutant avoir suspendu ces comptes. « De plus, à partir de ces comptes, nous en avons trouvé 179 supplémentaires qui leur étaient liés ».
Bataille d'analyses
Très rapidement des hommes de lois et analystes ont indiqué que Twitter devait mener une enquête beaucoup plus sérieuse et non pas uniquement se pencher sur les correspondances pouvant exister avec Facebook.
Plus intéressante est une nouvelle analyse réalisée par l’université d’Oxford qui indique que des bots ont diffusé des messages de désinformation durant l’élection présidentielle, tout particulièrement dans 12 des 16 états clés entre le 1er et 11 novembre 2016. Cela porterait sur des millions de messages. A son tour Twitter a dénoncé ces résultats en indiquant que seulement 2% des tweets étaient géolocalisés et que conséquemment il n’était pas possible d’avoir une méthodologie fiable.