OVH a atteint l’âge de la majorité : 18 ans. C’est un succès « mais ce n’est que le début, assure son PDG Octave Klaba, lors du Summit de Paris. Nous allons continuer avec la même recette, mais à l’échelle mondiale ». Les (grandes) ambitions du patron de l’hébergeur français sont désormais connues. Mais pas si vite : hébergeur ? Non. Conscient que l’accélération de sa croissance a laissé certains perdus vis-à-vis de la stratégie, OVH a décidé de regrouper ses offres autour de trois nouvelles marques :
• OVHcloud, l’offre de la transformation numérique. Elle regroupe le stockage, les offres IaaS et PaaS, le réseau et tout cela à l’échelle mondiale, etc. Elle représente à elle seule 50% du chiffre d’affaires d’OVH, et affiche une croissance de 50% par an.
• OVHspirit, l’offre de la performance, notamment pour les grands comptes.
• OVHmarket, qui représente tout le reste des activités, des offres télécoms à l’hébergement, le SaaS, etc.
Ces trois offres seront proposées (dans les semaines à venir) uniformément dans tous les pays où OVH est présent dans le monde. « Nous voulons être un leader mondial, un « global hyperscale cloud provider » capable de rivaliser avec nos concurrents AWS, Microsoft, mais aussi Baidu ou Alibaba », s’enthousiasme Octave Klaba. Et pour concrétiser cette stratégie, le Français accélère en termes d’implantation de datacenters. « Car il faut un fournisseur de cloud européen, avec une implantation mondiale », répète le PDG. Ainsi, ces derniers mois, OVH a ouvert des centres de données en Allemagne, au Royaume-Uni et sur la côte Est des Etats-Unis. Mais aussi il a ouvert un site supplémentaire sur ses implantations historiques à Roubaix, Strasbourg, Gravelines et au Canada. « Notre centre sur la côte Ouest des Etats-Unis avance bien, et nous ouvrirons bientôt l’Espagne et l’Italie ».
OVH ambitionne 50 datacenters et ne compte pas s’arrêter là. Prochainement, il proposera l’ensemble de son catalogue de services dans les datacenters privés ! En parallèle, le Français a aussi peaufiné sa stratégie d’attaque du marché américain. Pour cela, il annonce la création d’une véritable équipe locale, dirigée par Russell Reeder. « Le marché doublera en valeur entre 2017 et 2021, et OVH a décidé de se focaliser sur un marché qui est déjà prêt pour nous : 65% des entreprises ont encore des services on premise aux Etats-Unis. Nous avons toutes les armes et les technologies pour les entreprises de tous les secteurs », explique-t-il.
Des annonces en cascade
Bien entendu, le Summit d’OVH est aussi l’occasion de faire des annonces, en vrac. Ex-PDG, Laurent Allard est venu parler de la stratégie, rappelant que « le cloud doit rester libre, ouvert. Les clients ont droit à la réversibilité, à l’interopérabilité mais aussi à la protection des données », rappelle-t-il. Mais aussi : la protection de la propriété intellectuelle. Il donne en exemple une mairie française qui a utilisé un moteur d’IA américain pour une application de vidéoprotection. Résultat après 6 mois : impossible de migrer le résultat de ces 6 mois de travail pour cause de propriété intellectuelle… Pour toutes ces raisons, OVH annonce donc le lancement de l’Open Cloud Foundation. « L’un des buts est surtout d’éviter aux entreprises de se retrouver enfermées dans des silos », précise Laurent Allard.
C’est donc une sorte de sécurité que tente d’offrir OVH, associé à une vingtaine d’autres partenaires. En termes de sécurité d’ailleurs, l’intégralité de l’offre OVHcloud sera certifiée ISO27001 dans le monde prochainement. Enfin, parmi d’autres exemple, le groupe annonce une offre intéressante : l’Acceleration as a Service. Avec cette dernière, il met entre les mains de tous les FPGA qu’il utilise déjà lui-même pour sa solution antiDDoS notamment qui, d’ailleurs, est désormais capable de stopper des attaques jusqu’à 4 Tbps !
