Le régulateur des télécoms lance aujourd’hui un dispositif de signalement de dysfonctionnement sur les réseaux fixes, mobiles et postaux. Une démarche qui s’inscrit dans la stratégie de « régulation par la data » voulue par l’autorité.
L’Arcep veut « réguler par la data », « un nouveau mode d'action qui complète les outils traditionnels du régulateur » explique Sébastien Soriano, président de l'Autorité des télécoms. Alors celle-ci observe, elle cartographie, elle consulte les acteurs du marché. Mais il ne faudrait pas négliger les premiers concernés par les questions de qualité de service et de couverture : les usagers.
Dans le prolongement de sa stratégie de plateforme, le régulateur français lance donc un dispositif par le biais duquel n’importe quel citoyen, entreprise ou collectivité peut signaler un problème rencontré avec son opérateur, fixe, mobile, internet ou encore postal. Jalerte.arcep.fr « ouvre l'opportunité [pour les consommateurs] de faire peser leur expérience dans la régulation du marché, pour inciter les opérateurs à améliorer leurs services et à développer leurs réseaux ».
Faire bouger le marché
Le dispositif est fort simple : il suffit de renseigner son adresse email et son code postal, de préciser le ou les opérateurs impliqués puis d’indiquer la nature du problème rencontré. Il est même possible de joindre des documents à l’explication du dysfonctionnement. Précisons toutefois qu’il ne s’agit pas d’une saisine de l’Arcep : « notre plateforme ne propose pas de suivi personnalisé de votre dossier ». Elle fournit des conseils adaptés au problème renseigné, voire les voies de recours.
Ces informations permettront à l’Arcep non pas de sanctionner, mais de réunir des données. Celles-ci lui permettront de « suivre en temps réel les difficultés rencontrées par les utilisateurs. Elle pourra alors s'appuyer sur les récurrences des dysfonctionnements rencontrés, et détecter des pics ou des signaux faibles pour cibler son action et être plus efficace dans ses actions de régulation vis-à-vis des opérateurs ». En d’autres termes, les signalements agrégés serviront à l’autorité à « agir sur le marché pour corriger le tir ».