Le fondeur a dévoilé ses projets en termes de machine learning. S’il a récemment présenté une puce neuromorphique destinée avant tout à la recherche, il mettra bien sur le marché un processeur taillé pour le traitement neuronal, Nervana.
Quand son marché traditionnel est atone, il est temps de changer son fusil d’épaule. Cela fait plusieurs trimestres qu’Intel l’a bien compris : le secteur du PC continue de plonger, ce qui ne fait pas les affaires des vendeurs de processeurs. Le fondeur s’intéresse donc à d’autres domaines. Fin septembre, il présentait Loihi, une puce « neuromorphique » (reproduisant les mécaniques basiques du cerveau) destinée à l’IA et au machine learning.
La semaine dernière, c’est aux supercalculateurs (et au Néerlandais QuTech) qu’Intel dédiait un processeur quantique à 17-Qubit. Hier enfin, Brian Krzanich revenait à l’IA en annonçant Nervana, ses Neural Network Processors (NNP pour processeurs conçus pour les réseaux neuronaux). Nervana est « une architecture construite spécialement pour le deep learning » explique Naveen Rao, le responsable des produits IA d’Intel.
Ce faisant, la puce n’a pas de hiérarchie de cache standard et la mémoire est gérée directement par logiciel, permettant « des niveaux élevés d'utilisation de la quantité massive de calculs sur chaque matrice ». De même, ce processeur a été conçu pour un transfert bidirectionnel de données massif, faisant travailler ensemble plusieurs puces comme une unique « grande puce virtuelle ».
Smells like Intel spirit
Enfin, pour atteindre des niveaux de débit plus élevés, Intel a mis au point un format numérique baptisé Flexpoint, lequel permet in fine une augmentation importante du parallélisme sur chaque matrice tout en diminuant la puissance nécessaire par calcul. Ainsi, Nervana se veut une architecture flexible rendant les composants matériels de base « aussi efficaces que possible ». Et le fondeur ne s’arrête pas en si bon chemin, prévoyant une nouvelle génération de NNP chaque année tablant sur une multiplication par 100 des performances actuelles d’ici 2020.
« Grâce à la technologie Intel Nervana, les entreprises seront en mesure de développer de nouvelles classes d'applications d'intelligence artificielle qui maximiseront la quantité de données traitée » explique le CEO d’Intel, citant notamment la santé, les médias sociaux, l’automobile intelligente et les prévisions météo. Les livraisons de la puce sont attendues avant la fin de l’année. Pour le moment, c’est avec Facebook qu’Intel collabore. Sans trop fournir de détails sur ce partenariat, Brian Krzanich se réjouit du « partage de connaissances techniques [avec Facebook] alors que nous mettons sur le marché cette nouvelle génération de composants taillés pour l’IA ».