Face aux multiples accusations dont il a été la cible ces derniers jours, l’éditeur russe cherche à se dédouaner. Mieux, il s'efforce à devenir aussi transparent que possible. Il souhaite inciter « la communauté de la cybersécurité dans sa globalité et d'autres parties prenantes à valider et vérifier la fiabilité de ses solutions, de ses processus internes et de ses opérations commerciales ».
Fait inédit : Kaspersky est même prêt à ouvrir son code source « sous conditions » et à « un tiers de confiance » et ce pour la totalité de ses logiciels, mises à jour et règles de détection des menaces comprises, « à des fins d'examen et d'évaluation indépendants ».
Que faire de plus ? Kaspersky semble donc prêt à tout pour faire preuve de sa bonne foi, malgré les récentes accusations relayées notamment par la presse américaine. Car il faut rappeler que c’est bien aux Etats-Unis qu’est née et se répand la frénésie anti-Kaspersky. Si bien que la Sécurité intérieure américaine demandait en septembre dernier aux fonctionnaires fédéraux de désinstaller l’antivirus russe. Cette volonté de la part des autorités prend d’ailleurs de plus en plus des allures de campagne de dénigrement. En août dernier déjà, nous rapportions que le FBI avait organisé plusieurs réunions avec divers acteurs du secteur privé afin de leur conseiller d’éviter les solutions de l’éditeur russe, accusé d’être très proche des services de renseignement russe, FSB en tête.
Encore aucune preuve
Outre les déclarations à l’emporte-pièce, aucune preuve d’une complicité avérée entre Kaspersky et les autorités russes n’a été concrètement apportée pour le moment. « Nous devons rétablir la confiance dans les relations entre les entreprises, les gouvernements et les citoyens », tempère désormais Eugene Kaspersky, ajoutant : « nous sommes totalement ouverts et nous n'avons rien à cacher ».
Rappelons aussi qu’en Europe, l’Anssi et son homologue allemand le BSI restent prudents et à l’écoute. En France, aucun logiciel antivirus n’est d’ailleurs qualifié par l’Autorité car par nature, ces logiciels sont très bavards, complexes et descendent profondément dans le système avec des droits très élevés. « Les remarques de mise en garde quant à l’utilisation de ces produits n’ont pas changé, Kaspersky ou pas », expliquait d’ailleurs récemment son directeur, Guillaume Poupard.