« Sachez que, malgré la chute du cours de bourse, nous bénéficions d'une véritable stabilité financière ». Dans un email envoyé aux salariés, le patron d’Altice tente de la jouer père protecteur. Tout va bien, tel est le message. Pas de panique. « Notre dette est sécurisée à 85% à taux fixe et le premier remboursement majeur n'arrivera qu'en 2022 », écrit-il aussi, égrenant encore : « Les réseaux, les infrastructures, les contenus sont d'une qualité exceptionnelle. Surtout, nos dizaines de millions de clients à travers le monde et nos dizaines de milliers de collègues attendent de nous tous que nous restions concentrés sur notre travail quotidien ».
Toutefois, si Patrick Drahi a pris la plume, c’est bien qu’il y a urgence. Rappelons que la valeur de l’action Altice est passée sous la barre des 20 euros début août dernier. Le 2 novembre, le cours était tombé à 16 euros environ, avant de lourdement chuter à un peu plus de 8 euros vendredi dernier. Ce lundi, le titre s’approche difficilement des 9 euros. C’est donc une opération sauvetage qui est lancée avec les nouveaux cadres dirigeants de l’équipe, remaniée récemment après la « démission » de Michel Combes.
Désormais, une « ligne directe avec plus de 1.000 managers de l'entreprise » est ouverte. Patrick Drahi invite les salariés à « faire remonter immédiatement (…) les difficultés » et à « concentrer tous vos efforts pour améliorer la vie de nos clients ».
Patrick Drahi (deuxième en partant de la gauche sur la photo), lors de l’annonce du rachat de Teads, probablement l’une de ses dernières acquisitions avant un bon moment…
Bruno Le Maire en vigie
Parallèlement, le ministre de l’Économie veille lui aussi au grain. Vigilant, il explique qu’il n’est pas question de « céder au catastrophisme », bien qu’il garde un œil sur le dossier dans lequel « plus de 10.000 emplois [sont] concernés ». Par ailleurs, Patrick Drahi « a indiqué qu'il se recentrait sur sa strate industrielle, plutôt que de faire de nouvelles acquisitions et d'accroître l'endettement d'Altice. Je pense que c'est une bonne chose », a ponctué Bruno Le Maire.