Le patron d’Orange n’y va pas par quatre chemins : la neutralité du net est à ses yeux un frein empêchant la mise en place d’infrastructures spécifiques aux « usages futurs d’Internet » tels que l’IoT ou l’automobile connectée. Ceux-ci nécessitent de « proposer des fonctionnalités, des puissances et des qualités de service différentes ». Il est donc urgent qu’on « laisse faire les opérateurs », considère Stéphane Richard.
Stéphane Richard nous souhaite-t-il un Ajit Pai français ? Alors que la FCC se prononcera jeudi sur les mesures voulues par son patron pour « casser » la neutralité du Net, le dirigeant d’Orange explique sur BFM ce matin que l’abandon de ce principe, pourtant acté dans la législation européenne et française, est « une obligation ».
Théoriquement, la neutralité du net implique des opérateurs qu’ils traitent tous les trafics sur leur réseau de la même façon, sans discrimination. Les défenseurs de ce principe craignent qu’en son absence les FAI instaurent un « internet à plusieurs vitesses », une situation où ils contrôleraient et filtreraient les trafics en fonction de leurs accords commerciaux et des types d’abonnements. Pour Stéphane Richard, « ce n’est pas du tout ça le sujet ».
« Qu’on nous laisse faire »
Le patron d’Orange déplace le débat sur un terrain moins miné que celui des contenus : « le sujet, c’est qu’effectivement il y a certains usages futurs, je pense à l’internet des objets, à la voiture autonome ou à toute une série de technologies à distance qui vont nécessiter des internets particuliers en termes de latence, de vitesse ». Pour s’adapter à des technologies en forte croissance, « il faudra qu’on soit capable de proposer des fonctionnalités, des puissances et des qualités de service différentes » estime le patron d’Orange, qui brigue un troisième mandat.
Mais la loi République numérique ne le permet pas, l’Arcep ayant pour mission de veiller au grain à la bonne application de ce principe. « Il faut qu’on nous laisse le faire, il faut qu’on nous laisse construire des infrastructures qui permettront de faire ça » insiste Stéphane Richard. Et qu’on les laisse faire vite, très vite, le PDG de l’opérateur historique jugeant que cette évolution est « consubstantielle à la 5G », attendue pour 2020.