Si Gemalto ne voulait pas de l’offre d’Atos (à 46€ l’action) qu’il ne considérait pas comme très amicale, le spécialiste de la carte SIM a validé celle de Thales (à 51€) et les deux conseils d’administration ont donné leur accord à l’unanimité.
Pour 500 millions d’euros de plus (4,8 milliards au lieu de 4,3 pour Atos) Gemalto rejoindra donc le groupe d’électronique de défense aux activités sans doute moins complémentaires que ce qu'il en aurait été avec Atos mais Thales lui garantit des synergies plus fortes notamment au niveau cartes à puce.
Conserver tous les actifs de Gemalto
Entièrement payée en numéraire, l'offre de Thales n'est soumise à aucune condition de financement ce qui n'était pas le cas de celle d'Atos qui avait recours à l'emprunt. « En unissant leurs talents, Thales et Gemalto créent un leader mondial de la sécurité numérique » a déclaré Patrice Caine, PDG de Thales, lequel a tenu à rassurer ce matin les salariés de Gemalto : « Notre intention est de conserver tous les actifs qui constituent Gemalto aujourd'hui ».
Une entité de Thales dédiée à la e-sécurité regroupera les activité de Gemalto avec d'une part la Digital Factory de Thales et d'autre part ses filiales Vormetric et Guavus, deux sociétés américaines acquises respectivement en 2015 et 2017.
La banque publique Bpifrance qui détient 9% de Gemalto était favorable à l'offre d'Atos mais ne s'est pas opposée à celle de Thales (contrôlée à 25,8% par l'État français). Bpifrance conserve de son côté une participation de 4% environ dans OT-Morpho (devenu Idemia en septembre dernier) qui se veut, lui aussi, un leader mondial des technologies de l'identification et de la sécurité digitale.