Micro Focus s’enrichit de l’open source avec Cobol-IT

Le macro éditeur de solutions d’optimisation du patrimoine logiciel des entreprises met la main sur son challenger Cobol-IT, un éditeur d’origine française, qui édite des outils de modernisation des environnements centraux payables par abonnement.

Le désormais géant britannique après le rachat des actifs logiciels d’HPE, Micro Focus, met la main cette fois sur une pépite française, Cobol-IT, qui développe un compilateur open source pour les environnements mainframe permettant de migrer ces systèmes centraux vers des environnements moins onéreux et plus modernes. Ce rachat n’est pas une surprise pour le petit monde autour du mainframe qui était au courant des discussions depuis quelques jours déjà.

Aucun chiffre n’a été donné pour cette transaction et il est difficile de faire une estimation car Cobol-IT n’a pas publié de chiffres sur les 2 dernières années. Seul élément, Stéphane Croce, CEO et fondateur de Cobol-IT, annonçait une croissance du CA de 30 % en 2015 par rapport à l’année précédente marquant une percée de son modèle de souscription annuelle. Ce modèle est normalement intéressant pour l’éditeur car cumulatif si le taux de désistement est faible ce qui est souvent le cas si le produit est bon. 

Avec ses 12 salariés, Cobol-IT a cependant réussi une belle performance commerciale et prenait régulièrement des clients à Micro Focus avec un modèle de souscription et un compilateur moins lourd en s’appuyant sur l’open source et en fournissant juste support et maintenance comparativement au modèle de licence de son concurrent.

Une belle base installée

Par ce rachat, Micro Focus s’enlève donc une épine du pied, en particulier sur le marché américain où la solution de Cobol-IT était bien reçue. Au passage, l’éditeur anglais stoppe l’offensive d’un de ses concurrents directs et reprend une belle base installée en Europe et aux USA. En France par exemple Micro Focus devient l’éditeur qui gère la TVA, s’installe dans différentes mutuelles ou dans des caisses d’assurances sociales comme la MSA ou la CNAV.

Interrogé par L’Informaticien, Tim Wirth, en charge de Tmaxsoft pour la France, la Belgique et l’Italie, un autre intervenant sur le marché de la modernisation des systèmes centraux, ajoute : « ce rachat valide notre approche qui correspond aux souhaits du marché. Les clients semblent préférer le modèle de la souscription plutôt que le modèle des licences ».

Au bilan, Micro Focus se renforce avec une offre qui s’adapte à d’autres cas d’usage que son compilateur actuel, plus complet mais plus lourd à mettre en œuvre. Il récupère des clients intéressants. Ce rachat pourrait aussi marquer une évolution de l’éditeur vers une utilisation plus large du mode de souscription plutôt que le modèle de licence, ce qui correspond aux désirs de la plupart des clients.