Le SNJV a rendu mardi son baromètre annuel sur l’état du secteur du jeu vidéo en France à la ministre de la Culture. Entre revenus en baisse et production en hausse, nombreux recrutements et stagnation de la part de CDI, le secteur a connu des hauts et des bas cette année.
Le syndicat national du jeu vidéo (SNJV) a publié mardi son quatrième baromètre annuel du jeu vidéo en France, en partenariat avec l’Idate. Un bilan très contrasté. Sur le terrain de l’emploi tout d’abord, le secteur recrute. D’une moyenne de 26,3 salariés à temps plein ou équivalent par entreprise en 2016, on passe à 29,5 en 2017. Une belle augmentation portée notamment par les « anciens », les entreprises de plus de 10 ans comptant aujourd’hui 107,5 temps plein, contre 99,2 l’année précédente.
Toutefois, la part de CDI ne suit pas cette tendance. S’il y a certes un mieux par rapport à 2016, on reste loin du niveau de 2014 (70,4% des collaborateurs à l’époque, contre 62% aujourd’hui). C’est d’autant plus vrai dans les studios de développement, où la part de CDI stagne à 60% depuis 3 ans. Contrairement aux CDD et aux stagiaires, dont les proportions ont augmenté cette année. On notera en outre que les entreprises, de manière générale, ont diminué drastiquement leurs appels aux freelances et aux prestataires cette année.
En outre, la féminisation du secteur progresse, mais très lentement. Les femmes représentent en 2017 14,4% des effectifs, trois points de mieux qu’en 2016, quatre de plus qu’en 2014.
Moins de revenus, plus de projet
Côté plateforme et modèle économique, le mobile prend le pas sur le PC auprès des éditeurs, et le basculement devrait intervenir sous peu dans les studios. Ce qui n’empêche nullement le secteur de privilégier les titres payants sans contenu additionnel payant, quand le F2P (free to play, gratuit à l'achat avec contenu in-app payant) pourtant dominant depuis 2014, ne représente plus que 35% des jeux cette année.
La production augmente, « près de 830 jeux sont en cours de production en France en 2017. C'est 20% de plus qu'en 2016 », production majoritairement auto-financée. Pourtant, les budgets et les chiffres d’affaires font grise mine. Les revenus des entreprises dégringolent de 26,5% en 2017, à 2,2 millions d’euros. Une médiane à 130 000 euros illustre les disparités entre petites et grandes entreprises. Mais les studios tirent leur épingle du jeu. Les développeurs enregistrent une hausse de 48,9% entre 2016 et 2017, à 2,45 millions d’euros. Ce qui n’empêche pas la majorité des répondants à cette enquête d’être confiants en l’avenir et en l’attractivité de la France.